Ces Nantais ne veulent pas s’interdire un voyage aux États-Unis à cause de Donald Trump

Les voyages français vers l’Amérique sont en constante augmentation. Depuis l’élection de Donald Trump il y a cinq mois, certains font marche arrière. D’autres, ne souhaitent pas annuler leur voyage outre-Atlantique.

Le 5 novembre dernier, Donald Trump remporte l’élection présidentielle américaine devant sa rivale démocrate, Kamala Harris. L’homme d’affaires milliardaire accède au pouvoir pour la deuxième fois après son mandat de 2016 à 2020.

Connu pour ses prises de position grossières, il inquiète les Français : « Nous sommes désormais, en Europe, seuls face à notre destin », lance sur X, Raphaël Glucksmann, tête de liste du Parti socialiste et de Place publique aux élections européennes. Selon une étude de l’Ipsos datant du 8 mars, 68% de la population française souhaite réagir aux différentes intentions du président Trump. Ces chiffres font suite à l’altercation entre le chef d’état américain et Volodymyr Zelensky dans le Bureau ovale, le 28 février 2025.

Hier, Donald Trump a annoncé une hausse historique des droits de douane sur l’Union Européenne. À partir du 9 avril, la France sera taxée de 20% sur l’export de ses produits aux États-Unis. Le secteur de la viticulture est touchée, ce qui fait réagir les producteurs de vins français. Pour autant, ces déclarations et mouvements dans le champ politique ne semblent pas arrêter la majorité des flux touristiques entre les États-Unis et la France. 

Des procédures administratives plus complexes que pour un voyage en Europe

Paris, la ville la plus touristique du monde, attire chaque année des centaines de milliers d’Américains. Dans l’autre sens, les voyages des Français vers le pays de l’oncle Sam augmentent. Les chiffres de l’Office du tourisme des USA le confirment : en 2024, 1,71 million de Français se sont rendus aux USA soit 7,1% de plus qu’en 2023.

Pour se rendre de Paris à Washington, de nombreuses démarches administratives sont requises pour les personnes n’ayant pas de visa : demande de l’Electronic System for Travel Authorization (ESTA) ; présentation d’une preuve de solvabilité ; ou encore l’obtention d’une assurance spéciale, très recommandée. Des procédures qui n’existent pas pour un voyage en Europe, grâce à la libre circulation, et qui pourraient en stopper quelques-uns.

« Toutes ces actions administratives ne prennent pas plus de 20 minutes par personne », explique Mickaël Blin, un Valletais qui s’apprête à partir en Californie pour un voyage en famille. Malgré son désaccord face à la politique de Donald Trump, l’élection de ce dernier ne va pas annuler son périple : « Si les Français veulent vraiment se manifester, il ne faut plus consommer américain. Donc stopper l’import de pétrole, arrêter de porter des jeans Levi’s et ne plus manger McDonald’s. Voyager dans les pays sous dictature, c’est dangereux, mais aux États-Unis ce n’est pas le cas. »

La Route 66, voie bien connue des touristes, se termine en Californie. C’est l’une des régions les plus prisées par les voyageurs français. © Sébastien Poyac

Caroline Guiet, une autre ligérienne, a l’habitude de voyager et est allée plusieurs fois à New York. « D’un point de vue touristique, ce pays est exceptionnel et je suis toujours intriguée par leur façon de vivre, explique-t-elle. C’est là qu’il faut faire la différence entre le président et le peuple. Il y a beaucoup de choses à découvrir. » 

Depuis début novembre, la vente de guides touristiques des États-Unis a tout de même diminué en France. Le Guide du Routard comptabilise une baisse de 25 % des ventes sur ses livres consacrés aux voyages outre-Atlantique. Pour autant, les séjours français en Californie ou à New York – destinations les plus plébiscitées –, ne sont pas près de s’arrêter.

Titouan Morinière

Le Fil Info

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