Le Carnaval de Nantes, institution festive ancrée dans l’histoire de la ville, est bien plus qu’un défilé de chars. Il incarne l’effervescence d’un travail collectif, où bénévoles, familles, retraités et jeunes unissent leurs talents pendant plusieurs mois pour offrir un spectacle unique. À travers leurs témoignages, on découvre les coulisses de cet événement qui fait vibrer la cité des Ducs.
Le Carnaval de Nantes rassemble ceux qui, dans l’ombre, donnent vie aux chars majestueux : les carnavaliers. Souvent bricoleurs aguerris, ils s’investissent corps et âme dans cette aventure. Construire un char demande des centaines d’heures de travail et une créativité débordante : « Il faut être bricoleur et aimer toucher à tout. On travaille le polystyrène, la peinture, la mécanique, et on doit faire preuve d’ingéniosité pour résoudre les problèmes. », confie un des carnavaliers, bénévole depuis 13 ans.
« Il n’y a pas de patron, le patron dans l’équipe, c’est nous. »
Dans les ateliers, chacun trouve sa place comme l’explique une carnavalière : « Mon mari est électricien, alors il s’occupe de la mécanique, pendant que moi, je fais ce que je peux. A cause de ma canne je ne m’occupe que des détails. ». Ce qui est déjà bien courageux car être carnavalier c’est être à l’atelier tous les week-ends. Et même tous les jours dans les dernières semaines avant le grand évènement. « Le carnaval, c’est une maîtresse. C’est-à-dire que ça prend la tête jour et nuit. », plaisante Nono, président des Amuse-Rue, une des équipes de carnavaliers. Mais le Carnaval de Nantes est avant tout une aventure collective. Aspect fondamental sur lequel Nono insiste : « Il n’y a pas de patron, le patron dans l’équipe, c’est nous. On décide tous ensemble, chacun a son mot à dire. ». Pour ces retraités, la confection de ces chars est un moyen de s’occuper tout en passant de bons moments.
Une transmission de génération en génération
Le Carnaval de Nantes, c’est aussi une histoire de familles. Dans les ateliers, parents, enfants, grands-parents et même petits-enfants s’impliquent pour transmettre cette passion. « Mon fils conduit le char, ma compagne fait le ponçage, et j’attends que mon petit-fils soit assez grand pour s’y mettre aussi », raconte Nono avec fierté. Une autre carnavalière partage cette dynamique : « Dès que j’ai pu, je suis venue avec mes enfants. On a toujours aimé aller voir des carnavals, même si je ne pensais pas un jour y participer. » Si certains se limitent à admirer les chars, d’autres se laissent emporter par la ferveur de leurs aînés, faisant du carnaval une véritable tradition intergénérationnelle.
Un rendez-vous important
Au-delà des coulisses, le Carnaval de Nantes reste avant tout un événement pour le public. Gratuit, il permet à des familles, parfois éloignées des spectacles payants, de profiter d’un moment de magie. « Les plus jeunes sont toujours ravis. Ce qui est bien avec le carnaval, c’est qu’il est accessible à tous », souligne une carnavalière. Les portes ouvertes de l’atelier, du 7 au 9 février sont l’occasion idéale pour les Nantais de plonger dans les coulisses de cet univers fascinant. Pendant ces journées spéciales, le public peut observer les chars en construction, rencontrer les bénévoles et même participer à quelques activités. Pour les carnavaliers, ces visites sont aussi un moyen de transmettre leur passion et, pourquoi pas, d’attirer de futurs bénévoles.
Les enfants, au cœur de la fête
Les enfants occupent une place centrale dans l’esprit du Carnaval de Nantes. Alors cette année encore, des écoles ont été invitées à visiter le hangar. Leur enthousiasme et leur regard émerveillé sont une véritable récompense pour les carnavaliers. « Avec leur sourire ont est payé cash », avoue Nono, « Ce qui est bien avec les enfants c’est qu’ils n’ont pas de jugement comme les adultes. Ils disent si c’est beau ou moche, sans filtre. », ajoute-t-il.
Le Carnaval de Nantes aura lieu les 30 mars, 5 et 12 avril.
Lilou FERRE-PORTIER