Dimanche 16 mars, la course caritative Odysséa, contre le cancer du sein, a réuni 19 500 personnes dont 12 000 participants dans les rues de Nantes. Un total de 193 000 euros a été rassemblé par l’association.
Plus qu’un simple événement sportif, Odysséa, c’est une cause, un véritable mouvement solidaire qui rassemble chaque année des milliers de coureurs et de marcheurs pour soutenir la recherche contre le cancer du sein. Depuis ses débuts en 2002, la course a totalisé plus d’un million de participants.
Cette année à Nantes, ville « qui lance souvent la saison des courses Odysséa », comme le rappelle Anne Bergougnoux, une des trois directrices de l’association, des records ont été battus pour soutenir la cause. L’an dernier, l’association Odysséa était repartie de la cité des ducs avec 165 000 euros. Un montant explosé par l’édition de ce dimanche avec 193 000 euros récoltés.
Mais comme le rappelle Anne Bergougnoux, cette saison de course pourrait une nouvelle fois franchir un cap. « À chaque fois que nous avons eu un bon accueil à Nantes, le reste de l’année s’est poursuivi sur une bonne dynamique. L’année dernière, on s’était dit que nous avions atteint le plafond de verre, mais non ! Il est possible qu’on le franchisse encore en fin d’année. »
Un communauté de 3 500 bénévoles
Les courses ne se déroulent pas qu’à Nantes. Des villes comme Paris, Toulouse, Dijon ou Marseille, permettent à l’association de mobiliser une immense communauté.
Pour accueillir un nombre de plus en plus important de coureurs, le recrutement des bénévoles s’est aussi intensifié. Désormais, ils sont 3 500 à s’investir chaque année pour Odysséa. Sécurité, préparation des tee-shirts, ravitaillement, ou un coach sportif et thérapeute en cancérologie comme Nicolas Girard, se rassemblent pour cette action.
« En tant que coach APA (activité physique adaptée), je travaille avec des personnes souffrant de différentes pathologies. Ça va de la blessure aux cancers, en passant par les maladies neurologiques comme Parkinson ou Alzheimer », explique-t-il.
Son engagement personnel s’est vu renforcé par l’épreuve qu’a vécue sa mère, malade d’un cancer du sein en 2007. C’est après ce bouleversement familial qu’il a décidé de s’impliquer activement dans la cause en rejoignant le mouvement Odysséa en 2009.
Depuis, il s’investit bénévolement chaque année en aidant à la vente des produits lors des événements, aux côtés de sa famille. « Odysséa est un rendez-vous annuel où l’on se rassemble. Il ne s’agit pas seulement d’une course, mais d’un moyen de récolter des fonds pour la recherche », soutient-il avec enthousiasme.
Le sport comme acteur de la guérison
Odysséa, à travers ses courses (5 et 10 km) et marches (5 km) qui ont collecté plus de 16 millions d’euros, incite à la pratique régulière d’une activité physique, reconnue pour ses bienfaits dans la prévention du cancer du sein et d’autres maladies chroniques. « L’important, c’est d’encourager les gens à bouger. Je ne supporte pas qu’on dise : “je ne peux pas, parce que j’ai une maladie”. En fait, si, on peut ! Il faut juste adapter le mouvement ! », appuie le coach sportif qui côtoie des célébrités (exemple : Teddy Riner) toute l’année.
Une affirmation confirmée par Anne Bergougnoux également. « Le sport, c’est quelque chose qui permet de rassembler beaucoup de gens autour d’une seule et même pratique. »
Un cancer qui touche tous les sexes
Les trois femmes à la tête de ces équipes, qui n’ont pas été personnellement victimes du cancer du sein, ont ressenti, à l’époque, le besoin de s’engager face à l’ampleur de cette maladie.
Une femme sur huit est touchée. « Odysséa est née du désir de créer un événement sportif qui permette de sensibiliser et de récolter des fonds pour la recherche contre le cancer du sein, tout en favorisant un message de prévention par l’activité physique », expose Anne Bergougnoux.
Même si le nombre de victimes est plus modéré, les hommes peuvent aussi être touchés par un cancer du sein. « Environ un garçon sur cent se retrouve piégé par cette maladie », rappelle Nicolas Girard.
UGO SCHWANDER