Un SDF accusé d’avoir brisé la vitre d’un automobiliste à la hachette dans un parking de Nantes, relaxé

Lundi 31 mars 2025, le tribunal correctionnel de Nantes examinait une affaire de violences avec menace et dégradation. Un homme sans domicile fixe est accusé d’avoir brisé la vitre d’un véhicule à l’aide d’une hachette, dans un parking souterrain du quartier Malakoff.

Une grosse barbe,  des vêtements vétustes de couleurs kakis et un chien au poignet, il est environ 18h45, jeudi 27 mars 2025, lorsqu’un SDF les mains en sang est arrêté à Malakoff.  15 minutes avant l’interpellation, une altercation éclate entre le prévenu et la victime.

Il est 18h30 lorsqu’un homme d’une trentaine d’années, propriétaire du véhicule et résidant d’un immeuble de Malakoff, surprend le SDF accompagné de son chien qui tente d’entrer dans le hall de l’immeuble. L’homme refuse de quitter les lieux. Une altercation éclate.

Il casse une vitre à la hachette

Selon la victime, le SDF aurait alors sorti une hachette et brisé la vitre avant du véhicule côté passager. En réponse, le conducteur aurait alors utilisé une bombe lacrymogène pour se défendre. L’agresseur présumé serait revenu pour briser la vitre arrière du coffre avant de prendre la fuite. 

Une voisine, témoin de la scène, a entendu un bruit violent et assisté à l’altercation. C’est elle qui appelle la police. Placé en garde à vue, le prévenu est alors interrogé par les enquêteurs. 

Victime et témoin ont tous deux reconnu l’homme identifié comme le prévenu lors de la procédure, sur planche photographique.

Face aux juges, le SDF peine à s’exprimer correctement et nie fermement les faits : « Ce n’était pas moi, je n’étais pas là. Ils se sont trompés ». Il reconnaît néanmoins être souvent présent dans le parking souterrain pour y dormir mais assure ne pas être impliqué dans cette affaire. 

Une victime traumatisée

Trop choquée et incapable de se présenter à la barre, la victime a raconté son agression dans un mail adressé à la présidente du tribunal. Sa conjointe, également propriétaire de la voiture, a tenu à témoigner devant le tribunal. La voix tremblante, elle décrit l’état psychologique de son compagnon qui aspire désormais à changer d’adresse.

Vols, violences ou encore détention de stupéfiants : la procureure met en avant 19 condamnations entre 2003 et 2018. « Il est consommateur de drogues,  nous savons qu’un manque de méthadone peut provoquer des comportements imprévisibles. Les descriptions des témoins concordent. Il y a suffisamment d’éléments pour caractériser les faits et entrer en voie de condamnation », souligne la procureure. Elle requiert 15 mois d’emprisonnement, dont 9 avec sursis, en plus des soins. 

La défense plaide la relaxe

« Une bombe lacrymogène aurait été utilisée, mais aucun résidu n’a été constaté sur mon client. La description physique, bien que ressemblante, ne suffit pas à établir sa culpabilité avec certitude », ajoute l’avocate du prévenu. Elle plaide la relaxe, insistant sur l’absence de preuve matérielle irréfutable et sur l’incertitude des témoignages. 

Pas d’indemnisation pour la victime

Après délibération, le tribunal estime que le doute persiste quant à l’identité de l’auteur des faits. L’incertitude sur les descriptions physiques et l’absence de preuve formelle amènent les juges à prononcer la relaxe du prévenu. « En cas de doute, la justice doit bénéficier à l’accusé » ajoute la présidente. 

Aucune indemnisation ne sera accordée à la victime, faute de pouvoir établir un préjudice moral ou matériel certain.

Le Fil Info

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