Etienne D'Andigné entraineur chevaux de course
Etienne D'Andigné dans son écurie au Louroux-Béconnais.

Étienne d’Andigné, un entraîneur rigoureux en quête d’excellence

À 32 ans, l’entraîneur de chevaux de course Étienne d’Andigné gère aujourd’hui une écurie au Louroux-Béconnais aux côtés de son épouse Maude. Issu d’une famille baignant dans le monde des courses, il a fait de la rigueur et de la remise en question les clés de sa réussite. Il revient sur son parcours, sa méthode et ses ambitions pour les années à venir.

Vous êtes jeune entraîneur de 32 ans ayant débuté il y a seulement huit ans, quel regard portez-vous sur depuis vos débuts ?

Avec mon épouse Maude, nous avons débuté avec trois chevaux en location, pour lesquels le propriétaire ne payait pas de pension. Aujourd’hui, notre structure compte 75 chevaux et 15 salariés, avec une clientèle majoritairement composée de propriétaires. On a la chance de travailler avec les trois à quatre meilleurs au classement. Au fil des années, nous avons fidélisé une clientèle qui nous confie régulièrement de nouveaux chevaux. C’est vraiment chouette.

Tu viens d’une famille qui issu de ce monde-là, comment ça t’a influencé ?

Le métier d’entraîneur, c’est toujours ce que j’ai voulu faire depuis tout petit. Mon frère est jockey. Mon papa a été pendant très longtemps juge à l’arrivée et starter, c’est à dire celui qui donne les départs des courses. Depuis tout petit, on le suit avec nos frères sur les hippodromes et je crois qu’aucun de nous deux n’a envisagé de faire autre chose.

« Souvent, c’est l’expérience qui permet à un jockey de progresser, ainsi que la qualité des chevaux qu’on lui confie en course », Étienne d’Andigné

Comment adaptez-vous votre méthode de préparation en fonction des performances obtenues, notamment lorsque certains chevaux n’atteignent pas les résultats escomptés ?

C’est vraiment la particularité de notre métier, il faut essayer de se remettre en question régulièrement, tout en gardant une ligne de conduite, parce qu’on ne peut pas tout changer comme ça. Quand on a des mauvais résultats, il faut essayer de comprendre pourquoi, ce qui s’est passé, prendre en compte les conditions de course. Il faut savoir relativiser, mais aussi se remettre en question, sans tout bouleverser, c’est ce qui rend le métier passionnant, mais aussi difficile.

Votre objectif est-il d’avoir des chevaux engagés dans les meetings les plus prestigieux que ça soit à l’étranger ou en France ?

L’un de me rêve serait d’aller courir à Cheltenham. Ce meeting se déroule en mars, en Angleterre. Il faut de très bons chevaux, donc on est dépendants de leur qualité. L’idée serait d’y aller pas seulement pour faire de la figuration mais pour y faire un résultat. On a aussi des meetings en France à Cagnes-sur-Mer et à Pau. Jusqu’à présent, on n’en fait pas parce que la logistique est trop lourde. À Cagnes-sur-Mer, ça dure un mois et demi, ça mobilise d’importants moyens. Jusqu’à présent, on ne le faisait pas mais c’est quelque chose qui se mettra peut-être en place. Dans les années à venir, on pourra l’envisager mais il faudra être bien organisé dans notre routine et fonctionnement au sein de l’écurie. C’est un certain coût, il faut que tout soit bien ordonné, qu’on soit sûr de ce qu’on fait pour ne pas prendre trop de risques financiers.

Comment un entraîneur peut-il aider un jockey à progresser et quels conseils peut-il lui donner ?

On essaie de s’occuper beaucoup des jeunes jockeys, de les coacher le matin, de bien débriefer lorsqu’ils montent en course pour nous. On essaie de regarder tous les détails, les petits points qu’on peut améliorer, ce qui aurait fait que par exemple au lieu d’être troisième, il aurait pu atteindre la deuxième place ou gagner. Parfois il n’y a pas d’excuse, mais parfois ce sont des petits détails. Souvent, c’est l’expérience qui permet à un jockey de progresser, ainsi que la qualité des chevaux qu’on lui confie en course. En effet, si un jockey ne monte que des mauvais chevaux, il restera un mauvais jockey toute sa vie. Mais non, ça fait partie aussi de notre job d’entraîneur de former des jockeys, de leur confier au fur et à mesure des chevaux de qualité supérieur supérieure et puis qu’ils leurs permettent de progresser encore et encore.

Tanguy Gicqueau

Le Fil Info

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