Xenothera, une entreprise de biotechnologie, basé à Nantes, travaille en ce moment sur la greffe d’organes de porcs sur l’humain.
Fondée en 2014, la biotech s’est faite connaître durant la pandémie de Covid-19 avec son traitement Xav-19, un traitement destiné aux patients atteints du Covid-19.
Odile Duvaux, présidente et cofondatrice de l’entreprise, a défendu avec force cet anticorps modifié pour ressembler à un anticorps humain. Malheureusement, les chercheurs ont prouvé son efficacité pour les patients à risque trop tardivement.
Spécialiste du développement d’anticorps polyclonaux humanisés, des médicaments conçus pour aider le système immunitaire à lutter contre certaines maladies et limiter les rejets de greffes, Xenothera s’appuie sur une expertise pointue en génétique animale et en immunologie. Ses recherches couvrent plusieurs domaines thérapeutiques, notamment l’oncologie (l’étude des cancers) et les infections virales et bactériennes.
Aujourd’hui, elle s’attaque à un défi de taille : la xénotransplantation, ou la greffe d’organes issus d’animaux, notamment du porc, vers l’homme. Une innovation qui pourrait bouleverser l’avenir des greffes et pallier la pénurie d’organes disponibles.
La xénotransplantation, un espoir face au manque d’organes
Chaque année, des milliers de patients attendent une greffe d’organe, et beaucoup meurent faute de donneur. La xénotransplantation, la greffe d’organes d’animaux sur des patients humains, représente une alternative prometteuse. Le principal obstacle à cette avancée reste toutefois le rejet immunitaire, une réaction naturelle du corps qui attaque l’organe greffé comme un élément étranger.
C’est précisément sur ce point que travaille Xenothera. Grâce à ses anticorps polyclonaux humanisés, la biotech espère modifier progressivement la réponse immunitaire des patients receveurs et ainsi limiter ces rejets. « Notre technologie permet d’apporter une protection immédiate au greffon et d’augmenter les chances de succès des xénogreffes », explique Odile Duvaux.
Les autorités américaines ont récemment approuvé deux essais cliniques de transplantation de reins de porc chez l’homme. Une avancée majeure pour le domaine, qui suscite beaucoup d’espoir chez les chercheurs et les patients. Réagissant à cette annonce sur LinkedIn, Odile Duvaux a exprimé son enthousiasme : « Immense espoir pour les patients. La France y aura toute sa place. »
Si l’on maîtrise cette technologie, elle révolutionnera la médecine de transplantation et offrira une solution durable à la pénurie d’organes.
Pour Xenothera, ces recherches marquent une nouvelle étape dans son ambition de transformer la prise en charge des patients grâce à des innovations médicales de pointe.
Arthur CAMUS