À Mazamet, à une cinquantaine de kilomètres d’Albi, le procès Jubillar revient sans cesse dans les discussions. Danielle, commerçante depuis plus de vingt ans, avoue son épuisement et tente d’en parler le moins possible.
Arrivé à Mazamet, dans le sud du département du Tarn, il faut emprunter des sentiers pentus et une passerelle suspendue à plusieurs centaines de mètres de haut avant d’espérer se désaltérer autour d’un bon jus de fruits local. Selon les randonneurs, une adresse est incontournable : celle de Danielle, la boutique Hacebo.
L’affaire Jubillar au centre de toutes les discussions
Avec une vue imprenable sur la vallée d’Albi, sa petite maison en pierre est grande ouverte, prête à accueillir les courageux qui ont gravi le sentier. À peine un pied posé à l’intérieur, le nom de Jubillar résonne déjà. Deux touristes étrangers cherchent leur chemin quand trois autres débattent sur l’affaire, après les dernières révélations sur le portable de l’amant de Delphine. Derrière le comptoir, Danielle, 56 ans, tient ce bar depuis plus de vingt ans. Accoudée, fatiguée d’entendre la même chanson chaque jour, elle leur répond d’un ton courtois : « On ne parle pas du procès ici, on admire le paysage. »
« Ça devient plombant »
Cheveux aux mèches rouges, petites lunettes rondes, foulard autour du cou et accent chantant, elle ajoute : « Tout le monde parle du procès. C’est tous les jours, partout, dans le journal, à la radio, et même à la télé, sur la 2 ! » Elle poursuit, levant les yeux au ciel : « Quand les gens en discutent encore la journée, ça devient plombant. »
L’air des montagnes est ce qui a toujours fait vibrer Danielle mais en ces temps-ci, c’est Cédric Jubillar qui occupe tout l’espace. Tout près mais pourtant très loin, Danielle espère que ce procès ne se poursuivra pas trop longtemps : « Plus vite, c’est fini, mieux c’est. »
Un paysage qui contraste avec l’actualité morose
Pour autant, elle reconnaît que ces affaires de justice sont importantes et qu’il est primordial de les traiter. « Il y a un moment, j’ai envie de savoir ce qu’il s’est passé aussi », souffle-t-elle. Téléphone en main, elle ouvre Facebook pour répondre à une amie mais son fil est envahi d’informations sur le procès. Alors, le regard tourné vers la vallée, un paysage grandiose lui permet d’oublier l’ombre noire du tableau de la région du Tarn.