Un nouveau projet voit le jour : un festival pensé pour mettre en avant les groupes émergents, en collaboration avec La Soufflerie, une salle emblématique de Rezé. Le Beau Boucan Festival organise sa première édition ce week-end.

« Dès le début, on avait cette idée d’un festival, mais il fallait attendre le bon moment », explique Nicolas Ricolleau, coordinateur général et programmateur. Ce moment est venu grâce à l’initiative de La Soufflerie, qui, dans sa volonté de dynamiser sa programmation, a proposé à des associations locales d’imaginer des événements sous forme de carte blanche. Ainsi est née cette première édition, conçue comme un véritable tremplin pour la scène indépendante.
Un festival engagé pour les musiques indépendantes
L’ADN du festival repose sur une programmation exigeante, axée sur la pop alternative et indépendante. « On voulait mettre en avant des artistes qui ont une identité forte, qui cherchent à créer quelque chose de différent, loin des formats commerciaux classiques », souligne le coordinateur général du festival. La sélection privilégie des groupes en voie de professionnalisation, avec une attention particulière à la scène locale : chaque soirée accueillera au moins un artiste nantais.
L’équilibre entre artistes locaux et nationaux, mais aussi entre hommes et femmes, est un autre engagement fort du festival. « On sait qu’il y a encore une forte sous-représentation des femmes dans la musique actuelle. On veut contribuer à changer ça en programmant autant de projets portés par des femmes que d’hommes. Ça demande plus de recherches, mais c’est essentiel », affirme Nicolas.
Un défi économique relevé avec passion
Organiser un festival sans subvention représente un défi de taille. Le modèle économique repose sur les recettes de la billetterie et du bar, avec le soutien logistique et technique de La Soufflerie et de la Barakason. « Il a fallu imaginer notre scénario idéal, puis l’adapter pour qu’il soit réalisable sans prendre trop de risques », confie-t-il. Malgré ces contraintes, l’équipe a tenu à proposer un événement de qualité, à la hauteur de ses ambitions.
L’objectif à long terme ? Pérenniser le festival, en faire un rendez-vous incontournable pour la scène indé et élargir son public. « On veut toucher aussi bien les passionnés de musique que les curieux, et peut-être même aller vers un format hors les murs dans les années à venir », envisage Nicolas.
Une programmation éclectique et audacieuse
Pour cette première édition, le festival met en lumière des artistes prometteurs comme Dear Marche, un projet folk nantais aux influences marquées par The Cure et Red House Painters. Laventure, groupe strasbourgeois amènera sa pop inspirée de grands noms comme Prince ou Kate Bush . Le duo parisien Huto viendra samedi avec son électro expérimentale aux sonorités 90s. Enfin, pour prolonger la fête, la DJ La Chagrine fera danser les festivaliers jusqu’au bout de la nuit.
Deux blind tests originaux viendront également animer les débuts de soirée, mêlant rapidité et créativité : l’un avec des défis de reconnaissance musicale sous pression, l’autre sous forme de devinettes dessinées.
Un festival qui défend la culture et la diversité
Au-delà de la musique, ce festival porte une véritable vision de la culture. « En venant, vous soutenez non seulement une petite asso bénévole, mais aussi la scène émergente et la diversité artistique, qui en a bien besoin aujourd’hui », rappelle Nicolas.
Avec cette première édition, l’événement s’inscrit comme un acteur du paysage musical nantais, prêt à faire vibrer le public et à offrir une scène aux talents de demain.
Jonathan Aubineau