En collaboration avec la ville de Nantes, le collectif Culture bar-bars a mis en place en 2018 le concept de cafés citoyens, des lieux de sûreté et d’accueil en cas de besoin. 152 bars nantais y adhèrent désormais.
Dans la cité des ducs, ils sont une centaine de bars, cafés et autre lieux de la nuit a endossé le rôle de cafés citoyen. Une initiative portée par le collectif Culture bar-bars, fédération nationale des cafés et clubs cultures. Créée en 2018 conjointement avec la ville de Nantes et les adjoints à la sécurité, ce projet répond à une problématique de sûreté la nuit dans la métropole. “Il y avait pas mal de questions d’insécurité dans le centre-ville à l’époque”, explique Chloé le Bail, directrice exécutive du collectif. “Ce sont des réflexions que l’on traite de manière quotidienne. On a une certaine responsabilité”.
Le concept de cafés citoyens est simple : il incombe aux adhérents d’être un recueil pour les personnes vulnérables durant la nuit. Celles-ci peuvent être secourues en cas d’agression, avoir un accès gratuit aux toilettes et à l’eau… Tous les profils sont les bienvenus. “La Pioche, à Talensac, accueille par exemple des sans-abris pour recharger leur téléphone et avoir un accès à Internet”, poursuit Chloé le Bail.
“Les cafés citoyens, c’est avant tout un état d’esprit”
“Prévenir”, c’est le mot d’ordre affiché depuis 2018 par Somsanouk Sengsay, gérant du bar le Mojo. Et cette solidarité ne date pas d’hier : “On connaissait bien les créateurs et la direction de Culture bar-bars donc ça nous semblait naturel de les rejoindre sur ce projet. On partage le même état d’esprit, ça sonnait comme une évidence”, explique-t’il.
Mais au Mojo, le macaron de café citoyen n’est qu’une modalité qui sert à confirmer leur générosité quotidienne. “On s’engage à recevoir les gens dans le besoin de manière naturelle. Ça devient aussi une question de réputation, de savoir que là, ça se passe bien, qu’on ne sera pas rejetés”, estime le gérant du bar.
Une initiative collaborative portée en premier lieu par des gestes d’entraide simples, qui s’étend aujourd’hui à de nouvelles causes comme l’aide aux personnes victimes de violences sexistes et sexuelles. “Je ne sais pas si ça fait partie du Café Citoyen, mais moi, j’enveloppe tout ça dans la même démarche.” Sur ces questions-là, il l’assure, toutes les équipes des bars adhérents au collectif sont formées, que ce soit les barmaids ou l’agent de sécurité. Des partenariats sont même nés d’une union avec certaines associations locales spécialisées sur les questions de violence en milieu festif ou encore le centre LGBTQIA+ NOZIG.
Pauline GUILCHER et Romane ROUSSEAU