Le 16 mars 2020, le président de la République s’adressait aux Français pour confiner le pays. De nombreux Nantais ont gardé des séquelles de ce moment. Cinq ans après, nos modes de vies ont changé.
Dans les rues de Nantes, ce mercredi 19 mars 2025, un soleil printanier domine le centre-ville. De loin, l’ambiance respire la joie : les passants sourient, les terrasses se remplissent, les embrassades se multiplient… Une scène qui évoque une vie normale, comme si le confinement n’avait été qu’un mauvais rêve.
Pourtant, dès que le sujet de son anniversaire surgit, les réactions divergent : certaines sont (verbe être à enlever) des rires nerveux, d’autres détournent le regard ou laissent échapper une exclamation nostalgique. Chacun garde en mémoire un souvenir marquant. Florence, 52 ans, chargée d’affaires commerciales, replonge dans cette époque : « Du jour au lendemain, mon mari, mes enfants et moi nous sommes retrouvés enfermés dans notre petit appartement… c’était un peu compliqué, on avait pas assez de place, un ordinateur pour nous cinq ! » Vivre dans un espace réduit, alors que le soleil brillait dehors, envenime la situation. Pendant près de huit semaines, les relations sociales se sont interrompues et les tensions familiales se sont accumulées.
« On se parlait plus sauf pour nous disputer »
Nicolas et Laëtitia, un couple de trentenaires, voient leur relation mise à l’épreuve. « À peine installés ensemble depuis quelques mois, nous nous sommes retrouvés enfermés à deux dans 30 mètres carrés. Très vite, nous avons commencé à nous marcher sur les pieds » , raconte Laëtitia. Nicolas poursuit en riant : « Au début, ça allait, mais plus le temps passait, plus nous avions du mal à nous supporter… À la fin, nous ne nous parlions plus, sauf pour nous disputer ! » Après une pause, ils se retrouvent et prennent une décision radicale : quitter la métropole nantaise pour s’installer à la campagne pour trouver plus grand.
Depuis la crise sanitaire, ils ne sont pas les seuls à avoir fait ce choix. D’après l’INSEE, 52 % des acheteurs en France privilégient désormais une maison à la campagne, contre 47 % avant la pandémie.
Une exode rurale
Ce changement de mode de vie touche aussi les étudiants. Pendant le confinement, Louis suit des cours en informatique à Carquefou. Il partage son expérience : « À l’époque, j’habitais dans un studio à Nantes. Aujourd’hui, je préfère rentrer chaque jour chez mes parents à Petit-Mars. » Comme lui, de nombreux travailleurs et étudiants optent pour cette mobilité quotidienne, un phénomène en hausse de 11 % entre 2019 et 2022, selon l’INSEE. Toutefois, cette tendance ralentit avec l’essor du télétravail, qui réduit les déplacements.
Pour beaucoup de Nantais, le confinement marque un tournant, transformant les organisations familiales, les choix de résidence et les habitudes de travail. Cinq ans plus tard, cette période reste pour beaucoup, un lointain souvenir.