La colère des ultras nantais pourrait avoir de lourdes conséquences. Après les incidents survenus dimanche 24 novembre à La Beaujoire, lors de la défaite du FC Nantes face au Havre (0-2), le ministère de l’Intérieur envisage une mesure radicale : la dissolution de la Brigade Loire, le principal groupe ultra des supporters nantais.
Le match de dimanche face au Havre, déjà crucial dans la lutte pour le maintien des Canaris en Ligue 1, a été marqué par des scènes chaotiques, dès la première mi-temps. Mécontent des résultats depuis le début de la saison, qui place le club en zone relégable, des supporters ont jeté des balles de tennis et du papier toilette en direction du gardien et ancien capitaine du FC Nantes, Alban Lafont, provoquant une première interruption de la rencontre.
La situation a ensuite dégénéré à la fin du match : entre 70 et 80 membres de la Brigade Loire sont descendus au bord du terrain, menaçant d’envahir la pelouse. Malgré les stadiers et les barrières, qui ont empêché un envahissement total, l’arbitre a finalement dû renvoyer les joueurs aux vestiaires à quelques minutes du coup de sifflet final. Le match a finalement repris, 20 minutes plus tard dans un stade pratiquement vide, pour jouer le temps additionnel et mettre un terme à la rencontre.
Une dissolution étudiée par les autorités
À la suite de cette douzième journée de championnat, le ministère de l’Intérieur étudie sérieusement la possibilité de dissoudre la Brigade Loire. Ce « groupement de faits », non structuré en association, mais identifiable par son logo, pourrait être visé par une procédure administrative. En effet, le Code de la Sécurité intérieure permet de dissoudre un tel groupe si ses membres se rendent coupables « d’infractions lors de manifestations sportives ».

Logo pour célébrer 25 ans de la Brigade Loire, utilisé en mars dernier ©brigadeloire.fr
Une sanction qui divise
À Nantes, certains craignent qu’une dissolution de la Brigade Loire ne fasse qu’aggraver une situation déjà tendue, alors que le club peine sportivement et que les supporters expriment un ras-le-bol grandissant. « C’est ridicule […] y’a quand même des problèmes plus graves et plus urgents à Nantes, que la dissolution d’un groupe de supporters ! » confie une source anonyme, proche de la brigade Loire. « Le but du message de dimanche, c’était de faire vite réagir le club. […] Ce que vit le FCN depuis 20 ans, je ne le souhaite à personne. »
En attendant, le club a été convoqué mercredi 27 novembre devant la commission de discipline de la Ligue de football professionnel. Selon nos confrères de France Bleu, la commission a rendu une première décision dans la soirée : la tribune Loire sera en partie fermée pour la réception du club de Rennes, le 8 décembre. La saison dernière, déjà, celle-ci n’avait pas été ouverte à quatre reprises, notamment lors du derby face à Rennes en avril dernier (défaite 0-3).
Malgré les résultats très mauvais de l’équipe, marquée par neuf matchs sans victoire consécutifs et seulement deux succès à domicile en un an (soit l’un des pires bilans en Europe cette année), la direction devrait continuer de faire confiance à Antoine Kombouaré, au moins jusqu’à l’été prochain.
Tom Briot