L'association "M'endors pas" combat le fléau de la soumission chimique.

“M’endors pas” : sensibiliser pour ne pas se laisser piéger par la soumission chimique

Depuis 2023 et sous l’impulsion de Caroline Darian, fille du couple Pélicot au cœur de la tourmente dans l’affaire des viols de Mazan, l’association « M’endors pas » combat la soumission chimique par un travail de sensibilisation. Avec un objectif : faire de ce fléau un sujet de santé publique.

L’affaire que beaucoup définissent comme « le procès du siècle » peut au moins présenter une satisfaction : elle lève le voile sur le véritable problème sociétal qu’est la soumission chimique dans les agressions. Depuis l’explosion médiatique de l’affaire des viols de Mazan, perpétrée par Dominique Pélicot sur son épouse Gisèle, avec 50 autres accusés, la voix s’élève un peu partout en France et prend la relève du mouvement MeToo popularisé en 2017.

Caroline Darian, leur fille, a elle aussi été victime des actes de celui qu’elle qualifie désormais de géniteur. Pour sa mère, pour elle et pour toutes les autres victimes avérées ou potentielles, elle a décidé de dire stop à la soumission chimique. En mai 2023, elle fonde l’association « M’endors pas » pour combattre ce fléau. L’objectif : porter la question en matière de santé publique.

Combien de Gisèle ?

Arnaud Gallais en est le cofondateur et secrétaire. Avant ça, parmi ses différentes implications associatives, il monte le collectif « Prévenir et protéger », avec lequel il est nommé Grande cause nationale en 2019 sur la lutte contre les violences faites au femmes et aux enfants. « Caroline est venue naturellement vers moi », explique-t-il.

« M’endors pas » est un moyen de sensibiliser les citoyennes et citoyens, les doter d’outil et, surtout, de répondre à la question « combien de Gisèle ? ». Pour ça, ils enchaînent les campagnes de communication, se mettent en lien avec des politiques, professionnels de santé, de laboratoires et pharmacie. Pour l’association, le fléau doit devenir une question de santé publique.

«  Ce qu’il faut, c’est faire bouger les lois »

Et pour porter cette voix, qui d’autre que Sandrine Josso, députée MoDem elle-même victime de soumission chimique en novembre dernier par un collègue et ami, Joël Guerriau, sénateur de Loire-Atlantique. Par son rôle de marraine de l’association, « elle libère cette parole aux plus hauts niveaux », se réjouit Arnaud Gallais. Car avant tout, « ce qu’il faut, c’est faire bouger les lois », insiste-t-il.

Si, à ses yeux, le soutien apporté à Gisèle Pélicot et l’explosion médiatique sont motifs de satisfaction, ce n’est qu’une « demi victoire. La vraie victoire serait d’obtenir des pouvoirs publics », martèle-t-il. Et la mission gouvernementale de travail sur la soumission chimique, impulsée par Sandrine Josso et relancée début octobre après avoir été stoppée au moment de la dissolution de l’Assemblée nationale, apparaît comme une lueur d’espoir.

Par Noé Guitton

Le Fil Info

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