Tribunal judiciaire de Nantes
Tribunal de Nantes © Mattéo Fromy

Jugé pour viol, le trentenaire voulait fuir en Suisse avec sa petite cousine de 15 ans

Arrêté avec sa petite cousine  suite à une fugue à Troyes, un trentenaire a été jugé au tribunal correctionnel de Nantes pour viol et violence sur mineur de moins de 15 ans. La jeune fille avait 12 ans au début des faits.

Tribunal judiciaire de Nantes
Tribunal de Nantes © Mattéo Fromy

“Je voulais aller jusqu’en Suisse […] car là-bas il y a moins d’extradition vers la France”. C’est ainsi que M. A justifie sa fugue avec sa petite cousine de 15 ans. Lundi 14 avril 2025, il devait répondre de viol et de violence sur l’enfant.
Nous sommes le 12 mars 2024. Lola*, âgée alors de 15 ans, n’est pas arrivée chez son père à Lusanger suite d’une énième dispute avec sa mère.
Cette fugue, ce n’est pas la première. Un mois auparavant, cette collégienne avait déjà fui avec Monsieur A, avant d’être retrouvée au domicile de la mère du prévenu.
Mais cette fois, c’est plus important. La jeune fille est introuvable et les pistes habituelles pour la retrouver ne donnent rien.
Pour les parents, cette nouvelle fuite avec le cousin éloigné ne fait aucun doute. Elle est confirmée un mois plus tard par la réception d’une lettre de la mère du prévenu selon laquelle “la jeune fille va bien et ne souhaite pas rentrer chez elle”.
Monsieur A est finalement interpellé une semaine plus tard du côté de Troyes, dans l’Aube.

“Relation platonique”

Cette histoire avait commencé bien plus tôt, en 2021. A cette époque-là, Monsieur A sort de prison pour des faits similaires et rencontre sa petite cousine, alors âgée de 12 ans, lors d’un événement familial. 

“Attiré par sa beauté”, il commence ce qu’il nomme “une relation platonique” avec la collégienne, ponctuée de “câlins et de baisers” malgré leurs 19 années d’écart.

 Cette “relation biaisée” comme le décrit la défense, continue jusqu’en février 2024, date de la première fugue de la jeune fille et des premiers rapports sexuels.“Elle m’a demandé de venir la chercher  parce qu’à la maison ça ne se passait pas bien”, explique Monsieur A. “Je l’ai alors récupérée et nous sommes partis chez ma mère.”

“Cachée dans un placard”

 Mère chez qui la fille sera retrouvée quelques jours plus tard, enfermée dans un placard pour échapper aux policiers. Cette fugue spontanée et très vite avortée sera la source de la seconde fugue vers Troyes, cette fois-ci beaucoup plus préparée.

En récidive

Devant le tribunal, Monsieur A ne nie rien. Il reconnait les faits mais justifie les rapports comme “tous consentis par la jeune femme”. Il nie être attiré par les mineurs. Il a pourtant purgé 5 ans de prison en 2016 pour corruption et agression sexuelle sur mineur de moins de quinze ans et, en récidive. Il avait refusé de prendre des traitements.
Décrit comme immature par son entourage et par le psychiatre et le psychologue, il est montré comme “en position de force face à une enfant fragile et influençable qui vit très mal la séparation de ses parents”.

“Une proie facile”

La procureur de la République pointe du doigt une affaire qui fait “froid dans le dos” et rappelle la récurrence des faits tout en soulignant le casier judiciaire chargé (5 condamnations) du prévenu. De son côté, la partie civile met en avant l’extrême fragilité dont faisait preuve Lola au moment des faits ainsi que la fragilité de la famille dans laquelle elle évoluait, montrant la jeune fille comme une “proie facile” face à Monsieur A.

“Déconnecté de la réalité”

L’avocat de la défense, Me Loïc Cabioch a quant à lui présenté Monsieur A comme un individu “totalement déconnecté de la réalité […] n’ayant jamais été confronté à des personnes ayant un comportement normal” . Son client est décrit comme un produit de l’instabilité familiale et des multiples viols et agressions sexuelles qui se sont déroulés commis sur lui ou sur des membres de sa famille.

Monsieur A a finalement été jugé coupable et condamné à 7 ans d’emprisonnement ainsi que 10 ans de suivi socio-judiciaire. Il a l’interdiction à vie de pratiquer une activité professionnelle ou bénévole avec des mineurs. Il peut retourner en prison pour 3 ans si les soins médicaux ne sont pas suivis.

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