Le loup est de retour en Loire-Atlantique

La présence du loup est avérée depuis plusieurs années en Bretagne et dans le Maine-et-Loire, mais il semble peupler de nouveau notre territoire. Jean-Luc Valérie, fondateur de l’Observatoire du loup, nous en dit plus.

« Dès 2018, nous avions des suspicions. Les loups qui vont en Bretagne transitent sur un axe qui passe par la Loire-Atlantique » nous apprend d’emblée Jean-Luc Valérie. Le loup est de retour depuis longtemps en Bretagne, « les premières intrusions récentes remontent à 2004 »

« En Loire-Atlantique, le loup est présent sur deux zones, une en sud-Loire et une autre en nord-Loire » poursuit ce spécialiste du canidé. En sud-Loire, la première parcourt le pays de Retz. La zone nord-Loire est triangulaire, et s’étend de Nort-sur-Erdre à Orvault et Cordemais, « c’est un territoire d’environ 32 000 hectares ». « Nous pensons qu’il y a dans chacune d’entre elle deux individus mais nous ne savons pas s’ils se sont reproduits ». Il y a, en revanche, peu de chances que le loup s’installe près de la mer. « La côte est très peuplée, ce que fuit le loup »

Répartition du loup en Loire Atlantique en 2024. © Observatoire du loup

Mais comment repérer les traces du loup, qui fuit les hommes ? « Nous n’avons aucune image d’un loup en Loire-Atlantique. Mais par contre, nous avons beaucoup de traces, notamment de poils, de crottes ou d’actes de prédation ». Un cadavre de chevreuil a effectivement été retrouvé à Sautron le 26 mai 2024, et portait des traces d’attaques. « Nous avons pu constater qu’il n’a pas été tué par un seul loup. »

Un autre moyen de repérer les loups, ce sont leurs hurlements : « ils s’appellent, ce qui signifie qu’il y a plusieurs individus. J’en ai entendu souvent en Bretagne »

Un retour à anticiper

Jean-Luc Valérie alerte cependant sur la nécessité d’anticiper au mieux le retour du loup. L’animal peut s’attaquer aux troupeaux, notamment aux moutons. « Dans l’Ouest, il y a un gros déni de ce qu’il se passe » s’alarme le fondateur de l’Observatoire du loup, qui déplore le manque d’intérêt, de communication et de moyens face au retour de ce prédateur. « Nous conseillons de travailler en comité avec les éleveurs. Il faut créer des pôles d’experts, avec des comportementalistes du loup, des spécialistes en clôtures mais aussi en communication. Il est facile de se protéger du loup. »

Si le retour du loup inquiète les éleveurs, il rassure quant à la bonne santé de nos écosystèmes. En Maine-et-Loire, on dénombre déjà au moins deux phases de reproduction. « Ils se sont installés, et vont rester », conclut Jean-Luc Valérie. Si le phénomène est plus récent dans notre département, le retour de cet animal mythique semble bel et bien être une réalité. 

Léo Cognée

Le Fil Info

Autres articles