A un an des élections municipales, l’implantation des médecins généralistes est un enjeu récurrent pour les futurs maires. Une profession vitale pour les citoyens, mais qui doit se réinventer pour couvrir les besoins croissants en santé.
Dans son cabinet situé quartier Port Boyer à Nantes, Frédéric Guinée, médecin généraliste depuis 12 ans, constate le désert médical présent même en ville. Aux côtés de ses cinq collègues médecins, la situation est complexe même s’il reste serein. “On va s’en sortir, notre secrétaire refuse des appels médicaux de patients”, constate-t-il. Dans les années 1970, il y avait trop de médecins pour la population urbaine. Aujourd’hui, c’est l’inverse.
Pour compenser les difficultés en banlieue, une solution existe et elle ne se situe pas dans les cabinets médicaux. L’association SOS Médecin prend en charge la première couronne nantaise et assure de nombreuses tâches. ”SOS Médecin gère, entre autres, les gardes de nuit”, explique Frédéric Guinée.
Compliqué, surtout dans les campagnes
Dans la banlieue nantaise, la situation est beaucoup plus compliquée qu’en ville. Et cela se confirme sur plusieurs points. Tout d’abord, la campagne n’attire pas. “Si c’est un trou paumé, personne n’a envie d’y aller”, souligne Frédéric Guinée. En conséquence, des médecins d’origine étrangère qui ne connaissent pas forcément le système de soin français, débarquent en province. Pour Frédéric Guinée, il s’agit d’un problème majeur. “L’objectif est de faire venir de la compétence”, déclare-t-il. Sur les 300 médecins nantais, aucun n’est prêt à s’installer en campagne.
La campagne est moins attractive pour les professionnels de santé : les patients sont lourds, âgés, et nécessitent la plupart du temps beaucoup de soins. Cela entraîne donc un suivi nettement plus intensif. En parallèle, les médecins étudiants sont particulièrement attachés à leur ville d’origine ainsi qu’à leur faculté. Une fois sur le marché du travail, la facilité pour eux est de rester en ville plutôt que de s’aventurer en campagne.
Des espoirs se dégagent
En 2024, le nombre d’étudiants en médecine ayant validé leur deuxième année n’a jamais été aussi élevé. Frédéric Guinée et l’ensemble des médecins désignent ce phénomène par le terme “numerus clausus”. Cette vague de réussite va entamer un renouvellement dans les cabinets d’ici quelques années. Le gouvernement prévoit de nouvelles modalités pour les installations de médecins. Cela permettra aux étudiants fraîchement diplômés de trouver rapidement un travail.
Alors rendez vous aux prochaines élections municipales pour suivre l’évolution de ce dossier.