Un Mois sans tabac qui peine à s'allumer à Nantes

Le Mois sans tabac : top ou flop ?

La 9e édition du Mois sans tabac vient de débuter, une occasion pour les fumeurs de se lancer le défi d’arrêter de fumer pendant 1 mois. L’opération qui vise à réduire ou bien arrêter sa consommation de tabac, ne fait pas fureur à Nantes. 

La pause au travail ou à l’école, une soirée entre amis, le café du matin ou une journée de stresse riment souvent avec cigarette. Une habitude, un mécanisme qui se transforme en une addiction difficile à se débarrasser. Chaque année, 75 000 personnes décèdent à cause de la consommation de tabac. En effet c’est la première cause de mortalité évitable en France. En 2016, le Mois sans tabac est créé par Santé publique France, le ministère de la Santé et en partenariat avec l’assurance maladie.

L’objectif était clair : soutenir les fumeurs en véhiculant un message bienveillant et les accompagner à arrêter, sans diaboliser la cigarette. Un dispositif qui a plutôt bien fonctionné, car, depuis sa création, 1,2 million de personnes ont participé au défi. Pour cette édition, plus de 120 000 fumeurs sont inscrits sur le site internet. 

40 jours pour stopper l’addiction  

Ce challenge national invite tous les fumeurs à passer 30 jours sans fumer. En effet, pendant 1 mois, les chances d’arrêter le tabac sont multipliées par 5 et au-delà de cette période, les symptômes du manque (nervosité et irritabilité) sont largement réduits.

L’initiative propose divers dispositifs pour aider les volontaires : un numéro de téléphone (39 89) pour accompagner les fumeurs. Une consultation avec un professionnel, un kit gratuit d’arrêt du tabac (10 jours de préparations et 30 jours de défi), des conseils quotidiens et une roue pour calculer vos économies, vous accompagnent pendant l’opération.

Des bénéfices qui sont visibles dès les premiers jours. Le goût et l’odorat s’améliorent, et en un an, les risques d’infarctus et de cancer du poumon diminuent de moitié.  

Une initiative qui peine à convaincre

En 2017, L’ARS (Agence Régionale de Santé) Pays de la Loire, estimait que la région comptait 600 000 fumeurs quotidiens, soit 22 % des habitants. Cette même année, 16 053 habitants de la région étaient inscrits pour le Mois sans tabac.

En 2024, les participants nantais sont néanmoins durs à trouver. Mme Garlan, gérante d’un bureau de tabac affirme que l’influence ne diminue jamais pendant le mois de novembre : « On a aucun impact sur nos chiffres d’affaires ». D’après elle, aucun client ne mentionne le Mois sans tabac « Je pense que la seule fois où on en entend parler, c’est à cause des augmentations. Généralement, le gouvernement augmente les prix le 1re novembre, forcément il y a des réactions ».

Un défi très peu répandu dans ce bureau de tabac situé à Sainte-Luce-sur-Loire. Mme Garlan explique que c’est une tendance qui se dessine dans la population : « Le paquet coûte aujourd’hui entre 10 euros et 13, mais peu importe combien le tabac leur coûte, c’est une addiction. Les fumeurs feront des concessions sur d’autres choses, la nourriture par exemple »

Une question de volonté

« Pour arrêter de fumer, il faut plus qu’un mois, c’est un long travail, il faut prendre sur soi. Pour moi, le Mois sans tabac n’est pas une initiative qui fonctionne », explique la buraliste.

Même discours chez les plus jeunes, Félix et Arthur, 19 ans, ont commencé à fumer avec leurs amis. Ils souhaitent arrêter pour leur santé et leur argent. Utiliser le mois de novembre comme outil ne leur est pas venu à l’esprit. « Seul, j’ai déjà réussi à réduire ma consommation de 2 paquets par semaine à 7 cigarettes. C’est seulement une question de détermination, de rigueur et de volonté. Il n’y a pas de mois pour arrêter de fumer », précise Félix.

Bien que la consommation de tabac continue en France, un rapport du CHU de Toulouse partage des chiffres motivants. D’après eux, chaque année, en France, 750 000 personnes arrêtent de fumer pendant au moins un an.

Laure Brizard

Le Fil Info

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