Depuis 2020, à Basse-Goulaine, aux portes de Nantes, l’association Ma Parenthèse ouvre ses portes aux femmes touchées par le cancer. Un cocon où le mot d’ordre est simple : prendre soin de soi sans parler de la maladie.
« Certaines femmes n’osent pas pousser la porte, elles ne veulent pas parler du cancer. Mais ici, ce n’est pas le but. Nos ateliers sont justement faits pour oublier la maladie, pour se reconstruire autrement », explique Solenn Lepanoux, l’une des trois fondatrices de Ma Parenthèse, aux côtés de Stéphanie Vernard et Enora Roussel.
Contrairement à d’autres structures, l’association a fait le choix de ne travailler qu’avec des professionnels. Aucun bénévole parmi les 45 intervenants, mais d’anciennes membres viennent parfois donner un coup de main lors de gros événements.
Et des événements, il y en a : défilés de mode au Leclerc de Basse-Goulaine, expositions photos, et surtout des ateliers gratuits pour la plupart, accessibles avec une adhésion annuelle de 35 euros.
Le sport y a une place primoridiale. « C’est ce qui est recommandé aux personnes atteintes d’un cancer », précise Solenn Lepanoux. Yoga, pilates, renforcement musculaire… Des activités qui favorisent le bien-être et permettent souvent aux femmes de tisser des liens. « Des groupes d’amies se forment ici. Et parfois, des anciennes viennent nous dire bonjour. C’est toujours un grand plaisir », sourit-elle.

Un an d’accompagnement post-traitement
L’association accueille les femmes dès le début de leur maladie et jusqu’à un an après la fin des traitements. En quatre ans, 800 femmes ont franchi la porte de Ma Parenthèse, et elles sont encore près de 200 cette année.
L’information circule surtout via les hôpitaux et cliniques qui redirigent les patientes vers l’association. « On sensibilise aussi à l’auto-palpation mammaire, qui permet de détecter des tumeurs », ajoute Stéphanie Vernard. L’association dispose d’un buste en silicone pour montrer les gestes à adopter. « Le message ne passe pas assez : l’auto-palpation doit commencer dès 25 ans », insiste-t-elle.
Des partenariats pour renforcer la lutte
Ma Parenthèse travaille aussi main dans la main avec d’autres associations comme Madame S, qui lutte contre le cancer du sein, et Marlène de Maria, engagée contre le cancer du pancréas. Ensemble, elles organisent notamment une course solidaire pendant Octobre Rose pour lever des fonds. Un combat qui, au fil des années, a fait de Ma Parenthèse bien plus qu’une simple maison d’accueil. Un refuge, un repère, une bouffée d’air pour celles qui en ont besoin.
Evan Brehier