À l’occasion de la Journée nationale des numismates, Joël Maniquet, président du Club numismatique nantais, partage sa passion pour la numismatique et nous plonge dans l’histoire fascinante de Nantes, centre de production monétaire pendant deux millénaires.
Le mercredi 16 avril 2025 est la journée nationale de la numismatique. Et dans ce domaine, la ville de Nantes a son importance.
Mais qu’est-ce qu’est la numismatique ? C’est l’étude et la collection des monnaies et de médailles. Les collectionneurs recherchent des pièces anciennes, modernes, rares ou commémoratives, et ils apprécient souvent leur valeur historique et artistique.
C’est le cas de Joël Maniquet, président du Club numismatique Nantais qui est en même temps une boutique. « J’ai découvert une petite collection de monnaies dans une grange chez mes grands-parents, c’est là que tout a commencé », raconte celui qui s’est passionné pour la numismatique dès l’âge de 8 ans.
Cette passion ne s’est jamais essoufflée. Il fait partie d’un club dont les membres se font cependant de moins en moins nombreux. « Beaucoup ont un certain âge donc le nombre de numismates se réduit » déplore-t-il. Il pense que les jeunes préfèrent « vivre certains moments présents que de mettre 500 € dans quelque chose qui reste dans un tiroir ».
Une histoire riche à Nantes
Les numismates nantais ont la chance d’exercer leur passion dans un territoire fertile.
Tout commence à l’époque gallo-romaine, lorsque Nantes, alors appelé Condevincum ou Portus Namnetum, devient un carrefour commercial majeur. Dès le Ier siècle, la ville frappe ses propres monnaies, principalement en bronze, qui circulent dans toute la région. Ces pièces, souvent ornées de symboles locaux ou de représentations d’empereurs romains, sont un témoignage précieux de l’intégration de Nantes dans l’Empire romain à l’époque des Namnètes.
Au Moyen Âge, Nantes poursuit cette tradition monétaire sous l’influence des comtes de Bretagne, puis des ducs. La ville abrite un atelier monétaire actif, où sont frappées des pièces en argent et en billon (un alliage d’argent et de cuivre).
Une des plus grandes collections du monde à Nantes
Même après l’union de la Bretagne à la France en 1532, Nantes conserve son rôle de centre monétaire. Sous l’Ancien Régime, la ville continue de frapper des monnaies royales, notamment des Louis d’or et des écus d’argent. L’atelier monétaire de Nantes est alors l’un des plus importants du royaume, contribuant à la stabilité économique de la région.
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Aujourd’hui, les collectionneurs comme Joël Maniquet et les historiens peuvent encore admirer ces pièces anciennes, véritables trésors que l’on peut retrouver au Musée Dobrée qui représente la 3e plus grosse collection de France.
Cette activité décline progressivement à partir du XIXe siècle, avec la centralisation de la production monétaire à Paris. Cependant, l’héritage de Nantes en tant que lieu de production monétaire reste bien vivant.
Tanguy Gicqueau