64 jours, 19 heures, 22 minutes et 49 secondes : un temps record pour une victoire épique. Charlie Dalin a franchi en vainqueur la ligne d’arrivée du Vendée Globe, le 14 janvier dernier, aux Sables-d’Olonne.
Un record battu au bout d’un duel épique
Charlie Dalin a inscrit son nom dans l’Histoire en battant le record du Vendée Globe, établi en 2017 par Armel Le Cléac’h. Mais cette victoire n’a rien eu d’évident. Le skipper a livré un duel acharné avec Yoann Richomme, son principal rival. « Ça ressemblait à une course du Figaro, mais planétaire », confie-t-il, encore marqué par l’intensité du combat.
La traversée du Pacifique, le passage du Cap Horn et la remontée de l’Atlantique ont offert des moments d’anthologie, avec parfois seulement neuf minutes d’écart entre les deux navigateurs. « Ça m’a obligé à donner encore plus. Je n’oublierai jamais ce combat. »
L’océan Indien a également constitué un tournant dans sa course. Charlie Dalin a navigué en amont d’une tempête dantesque, où chaque erreur technique aurait pu être fatale. « Mon bateau Imoca Macif Santé Prévoyance a tenu bon », se réjouit-il, tout en saluant « la météo incroyable qui a permis de réaliser la victoire et le record. »

Une arrivée royale aux Sables d’Olonne
Après avoir franchi la ligne d’arrivée à 8h24, Charlie Dalin a dû patienter plusieurs heures, le temps que la marée lui permette d’entamer sa remontée triomphale du chenal. Cette attente n’a fait qu’amplifier l’enthousiasme et l’impatience de la foule, rassemblée en masse pour célébrer son exploit. « Voir autant de monde rassemblé pour m’accueillir, c’est une émotion unique », a-t-il confié.
Dès son entrée dans le chenal, aux alentours de 13h50, un feu d’artifice tricolore a éclaté depuis la digue. Sur les quais et le port, les spectateurs, agitant des drapeaux, scandaient des « Merci Charlie » et des « Bravo Charlie ». Charlie Dalin, escorté par des dizaines de bateaux, a répondu à cet élan de ferveur en saluant la foule avec des fumigènes, geste devenu symbole de communion entre le héros tricolore et son public.
À 14h35, Charlie Dalin a enfin accosté au ponton d’honneur, accueilli par les premières notes de La Terre est ronde d’Orelsan, chanson choisie pour marquer l’instant. Après un passage vibrant au Village du Vendée Globe, où il a partagé un bain de foule avec ses supporters, il a brandi son trophée avec excitation et émotion.

Un rêve réalisé, quatre ans après la désillusion
Cette victoire est une revanche éclatante pour Charlie Dalin, arrivé deuxième en 2020, à seulement 2h30 du vainqueur. « Dès le lendemain de cette arrivée, je savais que je voulais repartir en 2024 », se souvient-il.
Pendant quatre ans, le héros normand et son équipe ont travaillé sans relâche pour concevoir et optimiser le bateau Macif Santé Prévoyance. « C’est la victoire d’un collectif », insiste-t-il. Cette ténacité a payé et lui a offert une consécration symbolique : Charlie Dalin a été le premier à quitter le chenal le 10 novembre dernier, il en est également revenu en vainqueur, fidèle à sa bonne étoile.
Avec cette victoire, Charlie Dalin rejoint les légendes du Vendée Globe. Une performance qui, au-delà des chiffres, matérialise la passion et l’engagement d’un homme face aux défis immenses de l’océan.
Pauline LE GALL