À Nantes, l’association PACCO (PArtage, Citoyenneté, COopération), créée par Virginie Durigneux, rapproche habitants locaux et nouveaux arrivants grâce à des ateliers participatifs, des projets culturels et une démarche fondée sur l’échange. Avec ses actions accessibles et portées par les habitants eux-mêmes, elle contribue à réduire l’isolement et à renforcer le vivre-ensemble.
En étant travailleuse sociale dans les quartiers, la fondatrice a vite observé que des personnes venues de différents pays vivaient côte à côte sans réellement se rencontrer. Cette situation lui a donné envie de créer un lieu où chacun pourrait partager un moment, une compétence, une passion. Une formation en “recherche-action” a ensuite nourri cette réflexion jusqu’à la naissance de PACCO, pensé comme un espace ouvert. Chaque personne peut y participer selon son histoire et ses possibilités.
Créer des rencontres entre habitants locaux et nouveaux arrivants
La mission centrale de l’association est de créer des liens entre personnes nées ici et personnes venues d’ailleurs installées sur le territoire. L’idée est simple : faciliter des rencontres qui ne se feraient pas autrement. Comme l’explique la fondatrice, “l’objectif est que chacun puisse créer du lien, quel que soit son parcours.”
Des ateliers qui naissent des envies des habitants
PACCO s’appuie sur une dynamique participative : les ateliers sont imaginés et animés par les habitants eux-mêmes. “On a des ateliers créés par des personnes de tous horizons, sur la base d’une envie, d’une passion ou d’une compétence”, détaille-t-elle. Théâtre, conversations en français ou en russe, sport, visites de Nantes, jeux de société… Les activités se réinventent constamment. L’association sert aussi de laboratoire pour tester des projets plus personnels, comme cette participante indienne venue présenter une pièce sur Pondichéry. “PACCO, c’est un espace où l’on peut essayer des choses que l’on ne pourrait pas expérimenter ailleurs”
Un impact fort et des projets qui continuent d’évoluer
Une étude d’impact menée récemment a révélé des résultats significatifs : environ 88 % de baisse du sentiment d’isolement chez les participants, qu’ils soient locaux ou nouveaux arrivants. Les retours dépassent 80 % en matière de coopération, d’empathie et de compétences partagées. “Ce sont des chiffres hyper forts et encourageants.”
Les binômes de fêtes de fin d’année constituent l’un des projets phares. Après une soirée de mise en lien façon speed dating, les duos formés partagent un repas festif. Certains ont cuisiné ensemble, d’autres sont allés au restaurant, d’autres ont mêlé repas, musique et jeux. “Ce sont des rencontres que les gens n’auraient jamais faites autrement.”
PACCO prépare également une formation interculturelle pensée dans l’esprit de l’éducation populaire, qui pourrait être diffusée en 2026. L’objectif : proposer une approche plus horizontale de l’interculturalité. “Quand chacun peut donner et recevoir, c’est vertueux pour les personnes et pour les territoires.”
Corto Meunier