Un locataire d’un immeuble dans le quartier de la Tortière, à Nantes, sème la terreur. Plusieurs habitants se sont plaints, d’autres se sont fait agresser. Le bailleur a directement réagi.
Un voisin bruyant, des nuisances sonores… Ces désagréments rythment le quotidien de nombreux immeubles. Mais dans le quartier de la Tortière à Nantes (Loire-Atlantique), la situation devient alarmante.
« Cela devient de plus en plus menaçant »
« Cela devient de plus en plus menaçant », confie Ilona, résidente de l’immeuble et principale cible des agissements d’un homme qui terrorise tout le voisinage.
Depuis 2020, plusieurs habitants subissent les comportements délirants de cet individu. « En 2021, il a mis le feu à son appartement », se souvient une locataire d’un logement géré par Atlantique Habitation.
Mais ces derniers mois, la situation s’aggrave. « En décembre dernier, il a tenté de me faire des avances sexuelles », raconte Ilona, l’une de ses voisines les plus proches.
Un homme sous l’emprise d’alcool et de drogues
L’état de cet homme, souvent sous l’emprise de l’alcool et de drogues, et qui refuse tout suivi médical, rend le dialogue impossible. « Il est placé sous curatelle, mais personne ne semble s’occuper de lui », souligne Fabien*, un autre voisin qui le côtoie depuis plusieurs années.
En plus des dégradations dans les parties communes, il harcèle les habitants en sonnant aux portes à toute heure du jour et de la nuit. « Il demande constamment de l’argent ou des cigarettes », témoigne Ilona.
Intervention de la BAC
Le 16 mars 2025, la situation atteint un point critique. Vers 11h30, l’homme aurait insulté une femme en proférant des propos obscènes. Quelques heures plus tard, il aurait agressé sexuellement une autre voisine.
Alertée, la Brigade anti-criminalité (BAC) intervient en moins de trente minutes. Les deux victimes déposent respectivement une main courante et une plainte.
Pour Ilona, la situation devient insoutenable. Dès le lendemain, elle se rend au commissariat Waldeck-Rousseau. « Après plus de sept heures d’attente, j’ai enfin pu déposer plainte », explique-t-elle.
Ses précédentes tentatives s’étaient soldées par de simples mains courantes.
Exaspérés et se sentant en insécurité, Ilona et son compagnon ont décidé de quitter leur appartement. « Nous sommes hébergés chez de la famille, mais cela a mis en stand-by nos activités professionnelles », confie le couple avec émotion.
« Nos services ont pris les mesures nécessaires »
De son côté, le bailleur Atlantique Habitation assure que « le dossier est sous contrôle ». « C’est une personne compliquée », reconnaît l’organisme. « Nos services ont pris les mesures nécessaires et lui ont rappelé les règles de vie en communauté. » Une procédure d’expulsion est en cours. Quant à Ilona et son compagnon, ils attendent d’être relogés. « Il ne s’agit plus que d’une question de jours », assure le bailleur.
Mais les conséquences psychologiques de cette expérience restent lourdes. « Je souffre de crises d’anxiété et je ne me sens plus en sécurité. Je fais beaucoup de cauchemars », confie la jeune femme. En mai prochain, le couple a prévu de consulter un médecin pour évaluer l’impact psychologique de ces événements.
Interpellé par la police, l’agresseur a échappé à la garde à vue en raison de son état de santé. L’hôpital ne peut le retenir que 72 heures, laissant planer l’inquiétude au sein du voisinage.
*Nom d’emprunt, ce dernier ayant préféré l’anonymat