Une journée dédiée à l’antisémitisme

À Nantes, l’Amitié judéo-chrétienne s’est réunie ce week-end au centre culturel André Neher pour sensibiliser le public à la persistance de l’antisémitisme, à travers une journée nationale axée sur l’histoire et l’art. Un rendez-vous marqué par une forte mobilisation et des échanges nourris.

En France, en 2024, 1570 actes antisémites ont été recensés (© Jean Pierre Hanel)

Chaque année, l’Amitié judéo-chrétienne de France organise une journée nationale de lutte contre l’antisémitisme. Pour l’édition 2025, la section nantaise a choisi de s’intéresser à la représentation de l’antisémitisme dans les arts. « À chaque fois, l’Amitié judéo-chrétienne de Paris propose des thèmes que chaque amitié est libre ou non de suivre. », explique un membre du bureau.

À Nantes, la manifestation s’est articulée autour d’une conférence menée par une historienne, retraçant l’histoire des Juifs nantais pendant la Seconde Guerre mondiale. Les participants ont pu découvrir des documents d’archives rares, notamment des écrits de la police ou des témoignages, permettant de mieux comprendre l’ampleur des rafles ayant touché la ville. « Elle a énormément d’archives. On a vu des cas très concrets. », souligne un des organisateurs.

En parallèle, l’événement s’est également penché sur les représentations artistiques de l’antisémitisme, notamment en se penchant sur des dessins de Cabu illustrant la rafle du Vel d’Hiv, accompagnés des textes de l’historien Laurent Joly. Des œuvres poignantes qui rappellent la tragédie du 16 et 17 juillet 1942, où près de 13 000 personnes, dont 4 000 enfants, furent déportées. 

Une mobilisation toujours nécessaire

Si l’Amitié judéo-chrétienne organise cette journée depuis quatre ans à Nantes, les membres du bureau constatent avec inquiétude que l’antisémitisme reste « plus virulent que jamais ». Selon eux, ce phénomène est largement nourri par une « ignorance massive » et la circulation de contenus biaisés sur les réseaux sociaux. « Les jeunes, aujourd’hui, ils prennent leurs infos qu’ici. Ils ne lisent pas les journaux traditionnels. Ils ne regardent plus la télé. », déplore un membre.

La rencontre a rassemblé un public diversifié, attirant de nombreux Nantais non affiliés à l’association. « Il y avait beaucoup de personnes qu’on ne connaissait pas, qui sont venues, qui ont posé plein de questions. D’ailleurs, ça a duré plus qu’on ne pensait, parce qu’il y a eu énormément de questions. », se réjouit-on.

Pourtant, malgré cette mobilisation, les organisateurs ne cachent pas une certaine frustration. « Les gens qui sont venus avaient déjà un intérêt pour le sujet. C’est tous ceux qui ne sont pas venus qui posent problème. », reconnaît un membre du bureau, conscient des difficultés à toucher un public plus large.

Un prochain rendez-vous interreligieux

L’Amitié judéo-chrétienne de Nantes donne d’ores et déjà rendez-vous le 27 avril pour un grand atelier interreligieux. Rabbin, prêtre et pasteur se retrouveront pour échanger sur différents thèmes, favorisant ainsi le dialogue entre les religions. Un nouvel événement qui, les organisateurs l’espèrent, permettra de sensibiliser encore davantage à la lutte contre l’antisémitisme et de promouvoir la compréhension mutuelle.

AMIOT THOMAS

Le Fil Info

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