Remboursement intégral des fauteuils roulants : “Ça fait des années que tout le monde attend ça”  

A partir du 1er décembre, les fauteuils roulants sont intégralement remboursés. Ces équipements très coûteux utilisés par plus d’un millions de français chaque année sont désormais inscrits sur la liste des produits et prestations remboursables par l’Assurance Maladie. 

Depuis le 1er décembre, les fauteuils roulants sont intégralement remboursés. Ces équipements très coûteux utilisés par plus d’un millions de français chaque année sont désormais inscrits sur la liste des produits et prestations remboursables par l’Assurance Maladie. 

Usager d’un fauteuil roulant – Pxhere

Chaque année, 150 000 personnes achètent un fauteuil roulant et 500 000 en louent un. Aussi appelés véhicules pour les personnes en situation de handicap (VPH), ils sont essentiels à de nombreuses vies, pourtant jusqu’ici ils n’étaient que partiellement remboursés. Le reste à charge qui n’était pas pris en compte par l’Assurance Maladie pouvait constituer un frein à l’achat ou à la location. L’espoir renaît en cette fin d’année, les fauteuils sont désormais pris en charge à 100% peu importe le modèle ou les options nécessaires. Pour Hugo, c’est un soulagement. Porteur d’une infirmité cérébrale liée à une très grande prématurité, il a besoin d’un fauteuil électrique adapté à son physique et à ses besoins. La facture peut alors être très importante pour un étudiant de 20 ans : “Mon fauteuil coûte 8 000 euros, le reste à charge pour ce modèle oscille entre 1 000 et 3 000 euros, sans compter les réparations”. 

Un processus qui s’accélère 

Au-delà du remboursement, le parcours pour la prise en charge d’un fauteuil roulant est lui aussi simplifié. Une réforme plus que nécessaire puisque les procédures ne pouvaient être réalisées dans l’urgence même pour de lourds problèmes de santé ou de dégradations de matériel. Dans le cas d’Hugo, cela fait deux ans que son dossier pour un nouveau fauteuil est en attente. Faute de réaction de l’Assurance Maladie, il a su adapter son fauteuil comme il le pouvait : “il tient avec des bouts de ficelle et du scotch”, certaines options ne fonctionnent plus. Les petites réparations ne constituent pas les sources d’angoisses principales, ce sont les pannes qui sont plus contraignantes car imprévisibles. Il se souvient de sa semaine de rentrée à la faculté lorsqu’il est tombé en panne au bon milieu de la ligne de tram. Depuis son dossier n’a toujours pas été étudié, il espère alors du changement sur cet aspect plus que vital pour lui. Et ce n’est pas le seul, selon lui : “le remboursement est attendu par toute la communauté, qu’il s’agisse des personnes elles-mêmes, des militants, du personnel médico-social et des gens qui travaillent dans les administrations, ça fait des années que tout le monde attend ça”. 

S’adapter à tous les profils 

Cette réforme a pour ambition de s’adapter à tous les profils et de pallier toutes les problématiques. Que ce soit pour les fauteuils électriques un peu plus sophistiqués ou pour les fauteuils roulants plus simples attribués par exemple aux personnes âgées. L’idée est de s’adapter dans un premier temps à la morphologie de chaque personne, en prenant en compte qu’elle peut évoluer au fil de temps. Mais également à tous les enjeux liés aux handicaps ainsi qu’à l’accessibilité à la maison et en extérieur. Tous ces enjeux font partie des promesses faites par l’Assurance Maladie à travers la réforme. Un suivi est également mis en place pour les réparations à hauteur de 260 euros par mois pour les fauteuils roulants et 750 euros pour les fauteuils électriques. Une aide non négligeable qui pourrait permettre de ne plus avoir à bricoler son véhicule pour de nombreux français. 

Propos recueillis par Eline Gouraud et Carla Chevalier

Le Fil Info

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