Adrien Evin, médecin palliatif au CHU, au chevet de l’humain

Adrien Evin en conférence à l’université de Nantes. © Université de Nantes.

Alors que la question de l’aide active à mourir divise la société française, Adrien Evin, médecin en soins palliatifs au CHU de Nantes, s’engage dans le débat. Ce jeudi 20 mars 2025, il animera une conférence à La Chapelle-sur-Erdre pour apporter un éclairage médical sur ce sujet sensible.

C’est essentiel d’informer et d’expliquer des notions parfois mal comprises“, souligne le médecin du CHU. Le projet de loi en discussion au Parlement prévoit la création de maisons d’accompagnement pour les personnes en fin de vie et introduit un encadrement strict de l’aide active à mourir, réservée aux adultes atteints d’une maladie incurable avec un pronostic vital engagé. Si ce texte marque une évolution sociétale, il remet aussi en lumière les lacunes du système de soins palliatifs en France. “Il faut un développement bien plus important, tant à domicile qu’à l’hôpital. Il manque des structures et des moyens“, constate le praticien.

Un parcours au service de l’humain

Médecin depuis une dizaine d’années, Adrien Evin a toujours placé l’humain au cœur de sa pratique. Après des études de médecine à Nantes, il s’oriente vers la médecine générale avant de se spécialiser en soins palliatifs. “C’est lors d’un stage que j’ai compris l’importance de cette approche centrée sur le soulagement de la souffrance et l’accompagnement“, raconte-t-il.

Aujourd’hui, praticien hospitalier, il exerce dans une unité de recours qui prend en charge des patients aux symptômes complexes. Certains y passent leurs derniers jours, mais près de la moitié repartent chez eux ou en maison de repos. “Notre mission ne se résume pas à accompagner la fin de vie, mais aussi à améliorer le confort de patients dont la maladie évolue lentement“, précise-t-il.

Soigner, enseigner, transmettre

En parallèle de son activité clinique, Adrien Evin s’investit dans la formation et la recherche. “J’ai toujours aimé transmettre“, confie-t-il. Après un master de recherche et une thèse en sciences, il devient enseignant-chercheur à Nantes Université, où il forme les futures générations de soignants aux défis spécifiques des soins palliatifs.

Face au débat sur l’aide active à mourir, il adopte une position mesurée. “C’est une question de société qui mérite une discussion sereine. Mais cela ne doit pas se faire au détriment des soins palliatifs, qui ont encore tant à offrir“. Une conviction qu’il met en pratique chaque jour, auprès de ses patients et de leurs familles.

Maxime COSMAI

Le Fil Info

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