Venu d’outre-atlantique, le football américain se fait peu à peu une place en France et en Europe. Bien loin des franchises de NFL et du Super Bowl, ce sport a trouvé dans Nantes ses adeptes : les Dockers. Pour briser le rêve américain autour de ce sport, j’ai participé à un entraînement avec les Dockers, en full équipement.

Pas si loin de mon gros ballon ovale et du jeu à 15 contre 15 que je peux pratiquer toute l’année au rugby, c’est avec un peu d’appréhension que j’arrive à Mangin-Beaulieu. Derrière l’antre des Neptunes du volley, le terrain synthétique accueille trois soirs par semaine les Dockers et leur équipement imposant. Rapidement mis à l’aise par le head-coach, j’ai accompagné l’ensemble de l’équipe pour le warm-up, un échauffement intensif. C’est là que j’ai compris l’esprit d’équipe du foot US. En effet, tous les joueurs se mettent au diapason avant chaque série de course. Chez les Dockers le départ se fait au son de deux applaudissements brefs et successifs repris par toute l’équipe.

Road-trip chez les receveurs
Une fois mes muscles réveillés, j’ai suivi l’ensemble du groupe vers les équipements. Casques, épaulières et maillot de l’équipe, me voilà enfin prêt à me jeter dans la bataille. La première chose qui me surprend, c’est le poids du casque. Je savais que les casques en métal utilisés dans ce sport étaient lourds, mais je ne pensais pas autant. Je comprends un peu mieux pourquoi les joueurs l’enlèvent régulièrement.
On me fait ensuite signe de me diriger avec les receveurs. Ces sérials-marqueurs ont pour job de se frayer un chemin dans la défense adversaire, réceptionner la passe des quaterbacks et gagner le plus de yards possible. Autant dire qu’avec ma vitesse assez faible, la tâche n’allait pas être de tout repos. Mais ce que m’explique l’entraîneur me rassure un peu. “Ce n’est pas la vitesse qui va faire la différence. C’est l’explosivité et la manière dont tu vas anticiper la trajectoire de la balle”.

“Une partie d’échec entre les coachs”
Au bout de quelques courses et de quelques balles réceptionnées, je commence à comprendre le fonctionnement. Certes c’est une première, mais je pense ne pas me débrouiller si mal que ça. Les encouragements après chaque réussite ou échec témoignent également de la solidarité qui règne au sein de l’équipe. Après une bonne demie-heure de travail, mon casque commence à peser sur mon crâne et me fait comprendre que je dois l’enlever pour respirer un peu. J’en profite alors pour observer les différents groupes d’entraînement. Les attaquants et les défenseurs sont séparés pour apprendre les spécificités de leur rôle et au sein de l’équipe d’attaque. Quarterback, réceptionneurs et lignes offensives travaillent entre eux avant de se regrouper lors des mises en place.
Pour moi, l’entraînement s’arrête vingt minutes avant la fin, afin de laisser la place aux différentes mises en place. Avec leur premier match de championnat dans deux semaines, les Dockers se doivent de parfaire leur jeu pour ne pas laisser de place au doute. “Le football américain, c’est un jeu d’échec entre les deux coachs”, m’explique l’un des entraîneurs.
Pour moi, le football américain restera une belle découverte, autant sportivement que socialement. Maintenant, je vais tranquillement m’occuper de soigner mes courbatures.
