Depuis le 17 mars et jusqu’au 22 mars, le Lieu Unique à Nantes devient l’épicentre d’une semaine de lutte contre les coupes budgétaires touchant le secteur culturel en Pays de la Loire. La CGT Spectacle et Culture se regroupe pour agir contre le manque de soutien de l’État.
Artistes, techniciens ou encore travailleurs du secteur culturel, la CGT Spectacle et Culture se réunit au sein du Lieu Unique pour une semaine de mobilisation du 17 mars au 22 mars. Leur objectif porte sur des débats et sur l’organisation des plans d’action contre les coupes budgétaires de la culture. Trois mois auparavant, Christelle Morançais annonçait une réduction des aides dans ce secteur. Pour Sophia Verti, monteuse dans l’audiovisuel et membre active de la CGT Spectacle, cette semaine de lutte est essentielle : « Les réductions budgétaires ont touché la région Pays de la Loire à hauteur de 75 %, un pourcentage bien supérieur à celui observé ailleurs. »
Selon elle, ces restrictions budgétaires mettent en danger la création artistique, les conditions de travail des intermittents et le maintien des institutions culturelles. « Le ministère est aux abonnés absents, le Pass Culture dysfonctionne, le secteur culturel est attaqué de tous les côtés, et l’audiovisuel public subit lui aussi une pression considérable », alerte Sophia Verti.
Face à cette situation, une cinquantaine de travailleurs de la culture ont décidé de se mobiliser.
Une semaine pour réfléchir à un autre modèle
« Il faut agir ! À Nantes, nous avons décidé que cette semaine serait une semaine de lutte : on s’arrête, on se réunit et on réfléchit à un autre modèle, car la situation est urgente » ajoute un autre militant du syndicat. Selon Sophia Verti, les politiques menées depuis 30 ans ont laissé de côté les travailleurs de la culture. « On veut préparer les États Généraux de la Culture, initier un mouvement, discuter avec le public et envisager ensemble des solutions alternatives », souligne-t-elle.
Les intermittents du spectacle représentent une part importante des manifestants, ils veulent insister sur la particularité de leur situation. « On n’a pas de lieu de travail fixe, mais comme les autres travailleurs lorsqu’ils ont quelque chose à défendre, nous occupons notre espace de travail. L’idée, c’est d’utiliser cet endroit pour organiser des rassemblements, construire la semaine d’actions avec les équipes du Lieu Unique et proposer des formes de mobilisations inclusives et participatives », conclue-t-elle
Manifestations et actions
Un programme d’actions est en cours de construction, visant à mobiliser l’ensemble des acteurs du secteur culturel, mais aussi à sensibiliser le public à la précarité grandissante de ces professions. Pour les organisateurs, il est urgent que le secteur culturel se transforme et trouve de nouveaux modes de financement et fonctionnement. Deux appels à manifester ont déjà été lancés par les organisateurs :
- Le 20 mars, en rejoignant la manifestation pour la défense de la Sécurité sociale.
- Le 22 mars, lors d’une manifestation contre le racisme, réaffirmant le rôle essentiel de la culture dans la lutte contre les discriminations et pour la diversité.
LE ROLLAND LOU-ANN