Le lundi 24 février 2025, l’écocentre situé sur une partie de l’ancienne voie ferrée de l’Île de Nantes a commencé son activité. Prévu pour extraire des gravats des chantiers de la Samoa, l’aménageur de l’île de Nantes depuis plus de 20 ans. Les habitants proches du site s’opposent à ce chantier.

Crédit : Google Maps
À l’ouest de l’Île de Nantes, une installation de 2,8 hectares située sur une partie de l’ancienne voie ferrée fait beaucoup parler.
Lancé le 24 février 2025, l’écocentre sert à dépolluer les zones de chantiers de la Samoa, en extrayant les gravats. Durant 12 ans, le site va excaver environ 400 000 m3 de terres.
« Éviter les afflux de camion en dehors de l’île »
C’est l’entreprise Brézillon qui s’occupe de recycler tous les gravats récoltés pour les réutiliser sur d’autres chantiers. « Deux à trois personnes seront tout le temps sur place pour s’occuper de la plateforme », explique Guillaume Petit, directeur adjoint au pôle urbain de la Samoa.
Ce site existe dans le but de corriger et améliorer la nature du sous-sol en évacuant les matériaux dangereux comme l’amiante et en stockant les matériaux ne présentant aucun risque dans le site pour éviter les afflux de camions en dehors de l’Île
Guillaume Petit, directeur adjoint au pôle urbain de la Samoa
« On utilisera ces bons matériaux pour des structures de voirie, pour fabriquer du sable. Nous arriverons parfois à produire des éléments favorables à la filtration de l’eau dans le sol » précise le directeur adjoint.
« Ce comité est une mascarade »
Certains habitants des immeubles proches de ce site (100 mètres pour les plus proches) se positionnent totalement contre l’écocentre.
Le collectif Stop à l’écocentre de l’île de Nantes, né en 2023, proteste cette installation. « C’est une exploitation industrielle avec de déchets majoritairement pollués ou dangereux à cause des anciens chantiers de l’Île et ses remblais suspects » déplore Éléonore Duplay, une des porte-paroles du collectif.
Des émissions de particules dangereuses pour la santé et polluantes, des nuisances sonores (concassage, criblage de gravats) et la destruction du paysage font aussi partie des raisons du mécontentement des habitants.
Contre cet écocentre, le collectif mène plusieurs actions comme des manifestations, une soirée d’information publique et aussi la mise en place d’une procédure devant le tribunal administratif.
« On a rencontré ces personnes après la naissance de leur mouvement. Un comité de suivi toujours actif a ensuite été créé en septembre 2023 » explique Guillaume Petit, directeur adjoint au pôle urbain de la Samoa.
En réponse, Éléonore Duplay déclare : « Ce comité est une mascarade. À la base, nous sommes 20 membres. Mais à chaque réunion, ils ne viennent pas à plus de six personnes. »
« C’est un scandale démocratique »
« Ce projet caché pendant dix ans n’est apparu dans aucune délibération, même des élus de l’opposition n’étaient pas au courant. C’est un scandale démocratique » ajoute la membre du collectif.
Pour arranger les habitants, Brézillon attend la livraison d’un cribleur électrique. Cette machine triant les matériaux admis sur la plateforme devrait éviter les nuisances sonores.
« On a été au maximum à leur écoute. Nous leur avons remis des suivis de qualité de l’air et des modélisations sonores. Même en étant à leur écoute, le sentiment que cela ne sera jamais suffisant persiste » conclut Guillaume Petit.
Parallèlement, Éléonore Duplay termine : « On a obtenu depuis peu la communication des études sur le risque sanitaire en menaçant la CADA (Commission d’accès aux documents administratifs, ndlr) pour pouvoir avoir l’accès à ces documents qui nous concernent. »
LILUAN SÉRAZIN