“Il y aura sûrement une réduction du nombre de profs”: InterAsso Nantes se mobilise

La présidente de l’association InterAsso Nantes, Anne-Lise Hervy organise des actions de sensibilisation cette semaine, alors que le gouvernement Barnier vient d’être censuré. Elle craint la prochaine loi de finances et son impact sur le financement de l’université de Nantes.

Dans un contexte gouvernemental tendu cette semaine du 2 décembre 2024, adn-actu a contacté la présidente d’InterAsso Nantes, Anne-Lise Hervy. La jeune femme a accepté de répondre à nos questions au sujet d’une université nantaise à l’équilibre très fragile, si une nouvelle loi de finance similaire à l’autre venait à passer.

En cette semaine de flou concernant le budget alloué à l’université, qu’est-ce que vous essayez de mettre en place ? 

Anne-Lise Hervy : « On a essayé de mobiliser étudiants et étudiantes, de faire des actions de sensibilisation, pour que tout le monde soit au courant des risques qu’il pouvait y avoir avec le projet de loi de finances. »

Qu’est-ce que vous craignez dans les prochains jours ? 

Anne-Lise Hervy : « Là, on est surtout dans le flou. Jusque-là, on craignait le projet de finance qui va mettre à mal les universités, avec le déficit qui va induire une perte de la qualité des enseignements et de la vie étudiante. 

À voir, dans le futur, mais il y a un risque de devoir mettre des frais d’inscription, parce que si les universités sont en déficit, c’est parce que l’État ne leur alloue pas de budget pour compenser les augmentations qu’on leur réclame. Derrière, il va bien falloir trouver l’argent pour le financer. 

Ça risque donc de tomber sur le dos des étudiants et étudiantes qui, on le sait, sont déjà beaucoup trop précaires. »

Vous parlez des frais d’inscription, mais pas que. Qu’est-ce qui sera mis en place en premier d’après vous ? 

Anne-Lise Hervy : « Je pense que ce seront les capacités d’accueil qui vont être diminuées, des rénovations de bâtiments qui vont être enlevées. Il y aura sûrement une réduction du nombre de profs et de personnels, qui va entraîner une diminution de la qualité des enseignements. Il y a plein de choses sur lesquelles il peut y avoir des conséquences. »

Concrètement, vous espérez quoi du prochain gouvernement ? 

Anne-Lise Hervy : « Déjà, proposer un nouveau projet de loi de finances qui ne sera pas une copie conforme de l’actuel et qui demandera moins d’investissements de la part des universités. En fait, le domaine de l’enseignement supérieur et de la recherche est déjà, depuis plusieurs années, mis à mal par les différents budgets et les différentes décisions de l’État. Donc là, c’est juste un coup de plus qui est donné à un système qui est déjà fragile. »

Propos recueillis par Ugo Schwander

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