Quatre fois par semaine, les bénévoles du Gref enseignent à une centaine de demandeurs d'asile les prémices du français. © Florentin DELACOUR
Quatre fois par semaine, les bénévoles du Gref enseignent à une centaine de demandeurs d'asile les prémices du français. © Florentin DELACOUR

“J’apprends le français pour vivre en France” : à Nantes, comment les migrants apprennent notre langue ?

Plusieurs fois par semaine, le Groupement Éducation Sans Frontières (Gref) propose des cours de français aux demandeurs d’asile. Une spécialité de l’antenne locale nantaise.

Maîtriser la langue de Molière est une nécessité pour vivre au quotidien, d’autant plus lorsque l’on arrive de l’étranger avec peu, voire aucune notion en la matière.

Au pôle associatif Dupleix Barbinais, le Gref (Groupement Éducation Sans Frontières) s’est spécialisé dans l’élaboration de cours de français pour les demandeurs d’asile.

Il est très important que les migrants arrivant en France puissent apprendre le français, ne serait-ce que pour s’intégrer“, affirme Charles Papin, coordinateur du Gref de Nantes.

"C'est surtout la grammaire qui est difficile", confie Mohamed. © Florentin DELACOUR
J’apprends le français car je dois savoir communiquer pour travailler et vivre en France“, confie Goytom. © Florentin DELACOUR

Des cours pour la vie quotidienne

Quatre fois par semaine, 45 bénévoles – qu’ils soient anciens professeurs ou non – enseignent à une centaine de demandeurs d’asile les prémices du français.

Les demandeurs d’asile sont une population assez mouvante pour qui les structures adaptées ne sont pas nombreuses. Pourtant il y a un réel besoin. Ce sont des personnes qui ne parlent pas du tout français !“, alerte Charles Papin.

Après un rapide test, les apprenants sont répartis dans six groupes selon leur niveau de français. Mais même pour le groupe le plus à l’aise, l’exercice demeure complexe. “C’est surtout la grammaire qui est difficile“, confie Mohamed qui vient de passer au tableau pour remettre une phrase dans l’ordre.

Mais d’un autre côté, il est complexe de trouver du travail sans maîtrise de la langue, partage Goytom, en pleine lecture d’un exercice. “J’apprends le français car je dois savoir communiquer pour travailler et vivre en France“.

Le plus difficile pour eux est de savoir positionner le verbe et le sujet au bon endroit“, souligne Danielle Davenas, bénévole au Gref depuis 2011.

"C'est surtout la grammaire qui est difficile", confie Mohamed. © Florentin DELACOUR
“C’est surtout la grammaire qui est difficile”, confie Mohamed. © Florentin DELACOUR

Pouvoir acquérir du vocabulaire

À côté des cours en salle, sorties et ateliers sont organisés. “On essaye de leur proposer autre chose que de l’enseignement pur. En particulier des cours de cuisine avec l’association Du monde dans la cuisine“.

L’occasion d’acquérir du vocabulaire. Il est également permis aux élèves de se familiariser avec un ordinateur via des cours en ligne, lors d’un atelier sur le numérique.

En cette fin d’année, vingt personnes sont sur liste d’attente. Pourtant “ils arrivent et partent au fil de l’eau“, révèle Charles Papin.

Mais une fois le statut de réfugié obtenu, c’est l’Office Français de l’Immigration et de l’Intégration (OFII) qui les prends en charge. Notamment en ce qui concerne les formations de français. “Mais au moins, nous les avons préparer à ce passage“.

Groupement des éducateurs sans frontières, 14, rue de la Barbinais, Nantes, gref.asso.fr

Florentin DELACOUR

Le Fil Info

Autres articles