Jumelage à Nantes : tisser des liens à l’international


8 villes sont jumelées à Nantes, dont 4 européennes. Mais alors en quoi consiste concrètement cet acte de jumelage ? Quels avantages en découlent ? Quelles sont les limites de ce partenariat ? Yves Pascouau, conseiller municipal délégué à l’Europe à Nantes nous a répondu.


Cluj Napoca, Tbilissi, Sarrebruck ou Cardiff, le point commun de toutes ces villes européennes : Nantes est leur soeur. En effet, elles sont toutes jumelées à la préfecture de Loire-Atlantique. De ces partenariats découlent donc deux types d’engagement. D’abord des relations dites « citoyennes », par exemple cela peut se traduire par des échanges entre collégiens, clubs de sports ou autres associations. Puis, il y a des accords plutôt « institutionnels » qui permettent une coopération, notamment en matière de plan économique, enseignement supérieur et de recherche ou même d’écologie. Yves Pascouau, l’élu en charge de l’Europe l’observe, « un jumelage c’est un moment donné de l’histoire où deux villes scellent un pacte d’amitié ».

Témoignage de paix et amitié européenne


Deux grands moments ont marqué l’histoire du jumelage. D’abord, dans les années 50, au sortir de la guerre. Le nombre de pacte entre villes françaises et villes allemandes a significativement augmenté. Une manière de « sceller la paix » entre deux peuples qui se sont déchirés pendant plus de 5 ans. Si Nantes est jumelée à Sarrebruck au sud-ouest de l’Allemagne, en Pays de la Loire, c’est plus de 190 communes sur 274 jumelées qui le sont avec une ville allemande. Puis, dans une moindre mesure, la chute de la dictature de Ceaușescu en Roumanie a multiplié les accords avec les villes roumaines. Au contraire, lorsque certains pays tombent dans un régime autoritaire ou connait une situation particulière, les jumelages peuvent être gelés. 


Tbilissi, une situation complexe

Seule ville de France jumelée avec une ville géorgienne, Nantes entretient depuis 1979 un partenariat avec Tbilissi. Problème : la Géorgie est aux mains du parti pro-russe « Rêve Géorgien » depuis plus de 10 ans. Et, Tbilissi, la capitale, a pour maire le secrétaire général de ce parti anti-européen. Il est également l’objet de résolutions du parlement européen qui souhaite  lui imputer des sanctions. Nantes a donc décidé de ne pas entretenir les accords en matière de politique mais de conserver les échanges citoyens. « Nous voulons continuer de développer des projets de mobilité des jeunes », affirme Yves Pascouau. La ville de Nantes va donc continuer d’accompagner les projets de « mobilité entrante » déjà impulsés par les collectifs nantais d’amitié à Tbilissi.

De nouveaux jumelages ne sont, pour l’instant, pas prévus par la ville. En revanche, des « accords de coopération » sont en place et voués à être multipliés. Par exemple, Nantes en entretien un avec Hambourg, en Allemagne. L’idée est de dynamiser ces relations qui sont renouvelables, lorsqu’un jumelage tend plutôt à être conclu sur du long terme.

Eve JOUNEAU

Le Fil Info

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