Jeudi 3 avril 2025 a débuté la 91è édition de la Foire de Nantes au Parc des Expositions de la Beaujoire. En parallèle, le pouvoir d’achat des nantais est en baisse. Commerçants et organisateurs s’affairent à proposer une offre qui correspond à la demande.
Il est 10 heures, ce jeudi 3 avril, et la bretelle d’accès à la porte de la Beaujoire est saturée. Sous une forte pluie, des centaines d’automobilistes cherchent une place de parking. Pourtant, ce flot de véhicules ne représente qu’une partie des visiteurs attendus.
L’année dernière, plus de 34 000 personnes ont franchi les portes du parc des expositions. Un chiffre en progression, selon Jean-Philippe Lecocq, membre de l’équipe organisatrice. « Depuis quatre ans, on constate une hausse de la fréquentation.
On espère que cette tendance va se poursuivre, surtout avec la météo annoncée ce week-end », se réjouit-il.
Des achats plus mesurés
Si les allées se remplissent, les dépenses restent quant à elles plus limitées. Armelle, 74 ans, venue de Rennes, fréquente la foire depuis 1989, mais ses achats sont rares. « J’achète quelques bibelots, mais c’est surtout une balade pour moi », confie-t-elle.
À l’inverse, Brigitte, 78 ans, originaire de Nantes, ne repart jamais les mains vides. « Ça fait 20 ans que je viens ici, impossible de partir sans rien acheter », affirme-t-elle en passant devant un stand de charcuterie espagnole.
Philippe, le commerçant, l’interpelle d’une voix forte et grave : « Madame, vous voulez goûter ? » D’une main assurée, il tend quelques tranches de Pata Negra. Séduite, Brigitte hésite, puis se décide pour un morceau de jambon, sans prêter attention au prix affiché à 60 € le kilo.
L’addition tombe : 185 €. Surprise, mais déjà conquise par la dégustation, elle règle la somme avec une légère amertume.
Philippe justifie le tarif par la qualité du produit et le savoir-faire artisanal. Il confie tout de même : « D’année en année, on vend un peu moins. Alors, quand un client se laisse tenter, il faut savoir bien vendre nos produits. »
50 % des visiteurs font des achats
Cette approche commerciale se retrouve sur de nombreux stands. Patrick, vendeur de nougat depuis une décennie, l’a bien compris. « Il faut savoir cibler sa clientèle. Les trentenaires, par exemple, sont plus enclins à céder.
Mon métier, c’est de leur faire acheter un produit dont ils n’avaient pas forcément envie au départ », admet-il en souriant.
L’an dernier, il a réalisé 12 000 € de chiffre d’affaires à Nantes, avec un panier moyen de 100 €. Un résultat honorable, mais amputé par les frais : 2 000 € d’emplacement, hébergement, repas…
Même si la fréquentation augmente, les visiteurs font attention à leur porte-monnaie. Selon l’organisation, en 2024, seule la moitié des visiteurs a effectué un achat.
Une tendance qui inquiète les commerçants qui doivent redoubler d’efforts pour convaincre les visiteurs d’acheter.