Le Toulouse FC et le FC Nantes, une rivalité qui dépasse les limites du terrain

Ces dernières années, la rivalité entre Nantes et Toulouse a grandement augmenté. En mai 2021, les jaunes et verts gagnaient le barrage qui opposaient le 3ème de Ligue 2 et le 17ème de Ligue 1, actant pour la première fois une rivalité sportive entre les deux clubs.  Mais le point culminant de cette rivalité reste la finale de la coupe de France de la saison 2022-2023, où le TFC a largement surclassé les canaris en remportant le match 5-1. Cette rencontre avait été classée 4 sur 5 par la Division Nationale de Lutte contre le Hooliganisme et 3000 forces de l’ordre avaient été mobilisés afin d’assurer la sécurité du match. Des statistiques dignes de rencontre entre rivaux historiques. Mais alors pourquoi un tel niveau de sécurité malgré une petite rivalité sportive a été nécessaire et pourquoi les déplacements entre supporters ont toujours besoin d’être encadrés selon les préfectures ?

Brice Taton, le point de rupture

La rivalité entre la Brigade Loire (BL) et les Indians remonte à avant la création de ces deux groupes. L’événement qui a intensifié cette rivalité est la provocation des supporters nantais après la mort tragique d’un supporter toulousain, Brice Taton, en 2009. Cette provocation a pris la forme d’un tag de mauvais goût dans les toilettes du parcage des supporters toulousains, faisant référence à la mort du supporters toulousains. Cette blague déplacée a été très mal perçue par les Indians et n’a fait qu’attiser les tensions. Traditionnellement, les supporters nantais se concentrent principalement sur leurs rivalités avec Bordeaux, Saint-Étienne et Rennes. Toulouse est considérée comme une rivalité secondaire,cependant, l’animosité entre les ultras des deux clubs, en particulier entre la Brigade Loire, un groupe d’ultras nantais, et CamSide Tolosa, son équivalent toulousain, est particulièrement intense. Les ultras de Toulouse ont repris une affiche des ultras de Nantes, “On est Nantes, putain !”, en la modifiant pour créer une version plus provocatrice : “Vous êtes des putains, Nantes”.

Provocations, chants et banderoles : la guerre des symboles

Cette rivalité a été alimentée par de nombreuses bagarres et provocations. En 2023, des supporters du TFC et du FC Nantes se sont affrontés à Nantes malgré un arrêté préfectoral, faisant quatre blessés parmi les supporters toulousains. Pendant ce match, la BL99 a exposé fièrement une banderole intitulée “Alors les Indiens, c’est qui les putains ?” après un vol de matériels (cagoule, t-shirt et écharpe du groupe). Des chants insultants ont suivi cette banderole. La Brigade avait attaqué un bus des Indians Tolosa après de multiples provocations et manques de respect. Des drapeaux nantais avaient notamment été subtilisés avec l’aide de stadiers durant le déplacement des Nantais à Toulouse, pour être ensuite exposés fièrement par les Ultras toulousains. Durant ce match, une tentative d’humiliation a eu lieu : trois jeunes ont été condamnés pour avoir placé un dispositif électrique activable à distance dans la tribune des supporters nantais au Stadium de Toulouse. Le dispositif, destiné à faire exploser des fumigènes, a retardé un match de Ligue 1. Ils ont écopé de 18 mois d’interdiction de stade et 10 000 € d’amende.


Violences : un phénomène récurrent

La violence au sein du mouvement ultra est un phénomène récurrent. Les rivalités qui se créent à travers des provocations ou des affrontements ne sont pas rares.Prenons l’exemple du club parisien et de son virage Auteuil. Avec les Bad Gones et les supporters lyonnais en général, ils ont développé une rivalité hors du terrain. Cette rivalité se traduit par des affrontements, notamment lors de la Coupe de France 2024, et des chants insultants tout au long de la saison. Cette rivalité reflète principalement un écart d’idéologie entre les deux groupes.D’autres rivalités existent également, comme celle entre Saint-Étienne et Metz, ou encore entre Nantes et Nice.

Clément Guillotin et Loris Laurent

Le Fil Info

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