Les entreprises obligées de passer par la case télétravail ?

Depuis la pandémie de Covid-19, le nombre de travailleurs à distance a largement augmenté, notamment pour les métiers de bureau. Début 2025, un Français sur cinq pratique occasionnellement le télétravail.

Le 17 mars 2020, les Français débutent le “Grand Confinement”. Annoncé lors d’une allocution présidentielle la veille, ils doivent travailler de chez eux sinon stopper momentanément leurs activités. Licenciements annoncés, reports d’événements, crise dans les hôpitaux… l’Hexagone connaît un bouleversement.

Cinq ans plus tard, la pandémie de Covid-19 est terminée. Quelques personnes contractent encore une variante longue de ce virus, mais ce phénomène est très rare. Les traces laissées sont surtout importantes dans le monde du travail. Obligatoirement démocratisé lors de la crise sanitaire, le télétravail fait aujourd’hui partie de la vie de nombreux Français. 

Une pratique étendue dans le secteur privé

Selon une étude de la Direction de l’Animation de la Recherche, des Études et des Statistiques début mars, le travail hybride – composé d’activités sur site et à distance – a concerné plus d’un salarié du secteur privé sur cinq lors du premier semestre 2024. « Chez Orange Business, il est devenu impossible de ne pas aborder le télétravail lors d’un entretien d’embauche, confie Matthieu Fourmy, directeur des opérations. Pour un poste avec un temps d’activité sur site important, on a du mal à recruter. »

Ce dernier compte trois jours de travail « à la maison » dans son planning hebdomadaire. Pour lui, « dans le domaine des technologies de l’information, travailler à domicile n’a pas d’impact sur les missions à réaliser car tout est dématérialisé. Il faut juste être autonome afin d’avoir autant de productivité que sur site. »

Le télétravail : un moyen de booster la productivité d’une entreprise ?

Depuis la crise de la Covid-19, le télétravail est progressivement rentré dans les mœurs. De nombreux clichés se défont car cette pratique est dans l’air du temps. Longtemps considéré comme un moyen d’être chez soi afin de prendre du repos, le télétravail augmenterait au contraire le nombre d’heures au bureau dans la semaine. Travailler à distance enlève de nombreuses contraintes comme le temps passé en voiture.


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Malgré cette avancée, certaines entreprises ont fait marche arrière en 2024. La crise sanitaire passée, elles ont demandé à leurs salariés de revenir au bureau. « Des directeurs d’entreprise pensent encore que le télétravail n’est pas efficace, déplore Pascal Lusson, manager d’équipes informatiques à Nantes. Quand le travailleur évolue dans une pièce adaptée à cette pratique, il n’y a aucune différence entre un travail dans les bureaux ou à domicile. »

Microsoft : l’outil n°1 pour le travail à distance

Les moyens de télécommunication ont connu de nombreuses améliorations et de nombreuses applications sont aujourd’hui à disposition des travailleurs à distance. Microsoft est aujourd’hui l’un des modèles avec sa suite, permettant notamment les visioconférences (Teams) et le partage de documents en direct (Sharepoint). « Les réunions très importantes doivent se faire en présentiel, mais pour le reste, les outils sont assez performants pour que la communication s’opère entre les différentes équipes. »

Tous les domaines d’activité ne sont pas adaptés à cette pratique. Le secteur de la construction et du bâtiment est par exemple une sphère où adopter cette méthode s’avère compliqué car ses acteurs évoluent sur le terrain. Selon une étude du ministère du Travail, les cadres ont le plus contribué à l’augmentation du télétravail entre 2019 et 2023 – il composaient 61% des télétravailleurs à la fin de ces quatre ans. Les ouvriers n’ont, eux, pas connu de changement (leur augmentation est de 0%).

TITOUAN MORINIERE

Le Fil Info

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