Aujourd'hui, près de 30% des Français sont allergiques au pollen. /©Pexels
Aujourd'hui, près de 30% des Français sont allergiques au pollen./©Pexels

Nantes : les allergies aux pollens explosent avec le retour du printemps

Yeux qui piquent, nez qui coule, éternuements : à Nantes, les allergies aux pollens se multiplient depuis la fin mars. En cause : des saisons polliniques plus longues et plus intenses. Les professionnels du secteur se mobilisent pour aider les habitants. 

Les premières jonquilles jaunes et blanches sortent de terre, les camélias et les renoncules ploient sous leurs corolles, blanches ou roses, et les pruniers du Japon commencent à bourgeonner. Ce jeudi 3 avril, du jardin des Plantes au parc de Procé, à Nantes, les signes du retour du printemps sont bien visibles. Une bonne nouvelle pour les citadins en quête de verdure, mais un signal redouté pour près d’un Français sur trois : la saison du « rhume des foins » est de retour. Et cette année, elle ne semble épargner personne. 

Un constat que Christine, pharmacienne dans une officine du centre-ville, fait tous les jours. Depuis fin mars, les rayons ont changé : exit les produits pour la toux et les remèdes de l’hiver, place aux antihistaminiques, qui trônent en tête de gondole. 

Cette année, je suis très sensible

« Depuis ce matin, vous êtes au moins la dixième personne à m’en demander. Cette année, les pollens sont particulièrement virulents », raconte la pharmacienne à Marie, une cliente. Yeux irrités, congestion nasale, éternuements… la jeune femme coche tous les symptômes de l’allergie. « C’est plutôt surprenant. D’habitude, je n’ai aucune réaction, mais cette année je suis très sensible. Je ne fais que pleurer depuis ce matin. C’est un collègue qui m’a fait penser au pollen », confie-t-elle. 

Une affection qui, si elle peut sembler bénigne au premier abord, peut avoir de réelles conséquences. Pauline, la vingtaine, redoute chaque année cette période : « J’ai une appréhension chaque fois que je sors. J’ai déjà fait plusieurs œdèmes à cause des pollens, il a fallu me traiter en urgence. J’ai entamé un processus de désensibilisation, mais c’est un calvaire ». 

Un service de prévention local 

Mais peut-on réellement parler d’une recrudescence des allergies cette année ? Julia Maguéro, cheffe de projet au Pollinarium Sentinelle — un établissement nantais qui recense les espèces de pollens présentes sur le territoire et informe la population des risques encourus — reste mesurée : 

« Il n’y a pas de recrudescence particulière cette année. En revanche, les allergies au pollen sont en forte augmentation depuis trente ans. Au début des années 60, 3 % de la population était allergique. Aujourd’hui, on atteint 30 %, et on estime qu’un Français sur deux le sera d’ici 25 ans. » 

En cause : les activités humaines, et principalement le réchauffement climatique. « La production de pollen augmente à mesure que l’air se réchauffe. Les saisons polliniques sont donc plus longues », précise-t-elle. 

Autre facteur aggravant : la pollution. Le CO2 contenu dans l’air agit comme un carburant pour les plantes, exacerbant leur potentiel allergène. 

Prévenir plutôt que guérir  

Il devient donc essentiel de se prémunir face à ces risques. Le Pollinarium collabore d’ailleurs avec un allergologue local pour délivrer des conseils pratiques

« On recommande d’aérer les logements très tôt le matin ou tard le soir, quand les émissions de pollen sont plus faibles. On incite aussi les personnes à changer de vêtements en rentrant chez elles, et à se rincer les cheveux quotidiennement pour éviter de ramener du pollen », explique Julia Maguéro. 

Mais le plus important reste de consulter un allergologue dès l’apparition de symptômes persistants. 

Louis Dugast

Le Fil Info

Autres articles