Pierre-Emmanuel-Marais s'engage pleinement dans la réunification entre la Bretagne et la Loire-Atlantique

Pierre-Emmanuel Marais pour une Bretagne réunifiée

À Nantes, Pierre-Emmanuel Marais est adjoint à la mairie, délégué aux transports et à l’accueil des nouveaux Nantais. En poste depuis 2014, il prône la réunification entre la Loire-Atlantique et la Bretagne, lui-même membre de l’Union Démocratique Bretonne (UDB).

En tant que membre de l’Union Démocratique Bretonne (UDB), un parti de gauche écologiste et autonomiste, Pierre-Emmanuel Marais n’hésite pas à placer la question bretonne au cœur de son métier. «La réunification de la Bretagne, avec ses cinq départements, est inscrite dans notre charte fondatrice depuis 1964», rappelle le délégué aux transports et à l’accueil des nouveaux Nantais. Pour lui, cette ambition ne peut être réalisée que par une démarche référendaire, impliquant directement les habitants.

Malgré les mobilisations populaires, dont une pétition en 2018 ayant recueilli 105 000 signatures, l’espoir d’une consultation démocratique semble s’être essoufflé. «C’est un vrai problème de démocratie. À force de ne pas répondre à cette demande, les citoyens finissent par se détourner des urnes», déplore Pierre-Emmanuel Marais qui milite pour créer une Bretagne unie et dynamique, ouverte sur le monde et respectueuse de ses traditions. 

Le retour du drapeau breton

À Nantes, la valorisation de la culture bretonne est une des missions du programme municipal. Mais celle-ci ne ferait pas partie des priorités, selon le délégué. La mairie ne consacrerait qu’un moindre budget à ce sujet.

Pour autant, le retour du drapeau breton, ce lundi 9 décembre à la mairie semble être une nouvelle étape vers cette identité plurielle. Ce drapeau avait été retiré fin octobre à la suite d’une décision du tribunal administratif. «Nantes est avant tout une ville nantaise, mais elle reste liée à la Bretagne. L’idée est d’en faire une grande ville parmi tant d’autres en Bretagne», assure l’adjoint.

Pierre-Emmanuel Marais milite également pour plus d’enseignement en lien avec la culture bretonne, regrettant le peu d’initiatives en la matière. Un engagement qui passe aussi par ses enfants, inscrits à l’école Diwan. «Les jeunes nantais devraient découvrir les fondamentaux de la langue et de la culture bretonne», insiste-t-il. 

Un engagement personnel

Au-delà de son parcours administratif, Pierre-Emmanuel Marais est très attaché à la Bretagne. Ce sentiment d’appartenance est survenu après un séjour à Toulouse, où il a ressenti le mal du pays. Il a ainsi voulu se reconnecter à ses origines, en apprenant le breton et en militant activement pour sa préservation.

«C’est une langue celtique, différente des langues latines, mais pas si compliquée à apprendre», dit-il avec un sourire, avant d’ajouter : «Je viens de l’associatif, j’étais militant de la langue bretonne et président de l’association Kentelioù an Noz

Une région artificielle

Très fier de ses origines bretonnes, l’élu ne mâche pas ses mots concernant l’existence même des Pays de la Loire, qu’il considère comme une «construction artificielle, sans passé ni solidarité». Il souligne le manque de cohésion entre les départements, citant son propre exemple : «Je ne suis jamais allé au Mans, si ce n’est en passant en train.» 

Pour lui, la question dépasse le simple découpage administratif. «La Vendée, par exemple, se distingue par une forte identité culturelle et pourrait s’épanouir en tant que “région-département” à part entière». Il envisage un modèle inspiré de l’Allemagne, où des régions variées coexistent, comme de grandes entités telles que la Bavière et des métropoles autonomes comme Hambourg. 

Evan BREHIER

 

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