Le 1er mai, les fleuristes risquent une amende s’ils font travailleur leur personnel. Cette loi est vivement critiquée à Nantes dans un contexte de vive concurrence avec les vendeurs à la sauvette.
C’est la fronde chez les fleuristes nantais. La loi interdit aux boutiques de faire travailler ses salariés et ses apprentis le 1er mai, au risque d’une amende de 750 euros pour chaque salarié et 1500 euros pour chaque apprenti utilisé.
Pourtant, la journée du 1er mai est une journée importante pour les fleuristes en raison de la vente du muguet.
Valérie Brelet, patronne de la boutique Aidesse Fleurs à Nantes, assure que cette journée est cruciale pour le métier. « Le 1er mai, c’est une vente hyper importante pour nous. Ne pas travailler sur cette journée, c’est un énorme manque à gagner ! »
Les fleuristes face à une concurrence déloyale
Selon les boutiques de fleurs nantaises, cette interdiction accentuerait une concurrence déloyale.
Yannick David, gérant de Fleur Azur, indique : « Les vendeurs à la sauvette sont de plus en plus importants, c’est devenu catastrophique. Ils détruisent le métier. »
Fleuriste depuis 26 ans, il assure aussi que la législation n’est pas respectée concernant ces vendeurs de rue. « Pour vendre publiquement, il faut commercialiser du muguet de jardins ou des bois. Or, beaucoup vendent des bouquets de qualité qui ne proviennent pas de ces lieux. »
Puis, il dénonce le fait que certains vendeurs à la sauvette commercialisent des fleurs emballées, ce qui est légalement interdit. « Et là, pour ces marchands illégaux, les maires et les politiques ne font rien ! », se plaint-il.
« Cela ne sert plus à rien d’ouvrir le 1er mai »
Les Nantais pointent les conséquences financières de ces ventes à la sauvette. Yannick David se lamente : « Je suis fleuriste depuis plus d’une vingtaine d’année et aujourd’hui ça ne sert plus à rien d’ouvrir le 1er mai, car ces vendeurs nomades sont trop importants ! »
Il a ainsi décidé de ne pas faire travailler ses employés sur ce jour férié, risque d’amende ou pas : « Cela ne vaut pas la peine d’être ouvert car je ne ferais pas de bénéfices si je devais employer mes salariés sur ce jour-là. »
Le fleuriste estime également que ces vendeurs à la sauvette sont plus importants dans la région nantaise. « Ici, on est dans une région historique du muguet. Ces marchands trouvent ainsi du muguet plus facilement qu’en région parisienne par exemple. Alors, on est plus concerné par ce problème qu’ailleurs en France. »
Néanmoins, face à la fronde des fleuristes, la ministre du Travail et de la Santé Catherine Vautrin s’est engagée à écouter les commerçants afin de moderniser cette loi contestée.
Lilian Ballu