Les familles monoparentales, dont la majorité sont composées de mères célibataires, font face à des défis spécifiques. Pour soutenir ces parents, de nombreuses aides existent.
Précarité financière, difficultés d’accès au logement, isolement, la monoparentalité a fortement progressé en France au cours des dernières décennies. En 2023, une famille sur quatre est monoparentale, contre une sur dix dans les années 1970. La précarité touche particulièrement ces familles : un tiers des mères célibataires vivent sous le seuil de pauvreté (1216 euros en 2025). Les enfants élevés par une mère isolée sont également plus exposés à la pauvreté. En 2018, 45 % vivaient sous ce seuil. Pour leur venir en aide, des dispositifs sont mis en place.
Des aides pour mieux vivre
Percevoir une pension alimentaire est difficile pour les parents isolés. Et c’est souvent le non-versement de cet argent qui plonge les familles monoparentales dans la pauvreté. C’est là que la CAF intervient en créant un service d’intermédiation financière qui sécurise le paiement de cette dernière.
Si la pension alimentaire n’est pas versée, alors la CAF propose l’allocation de soutien familial. Un parent qui élève seul un enfant percevra 199,19 euros par mois. Pour y avoir droit, le parent doit résider en France et avoir au moins un enfant à charge depuis un mois minimum ou recevoir une pension alimentaire de moins de 199,19 euros.
Femme enceinte, ou parent ne vivant pas en couple avec un ou plusieurs enfants à charge peuvent aussi bénéficier du RSA (revenu de solidarité active). Cette aide assure un revenu minimum aux personnes françaises ayant de faibles ressources qui reçoivent 646,52 euros par mois.
Concernant la rentrée scolaire, l’allocation est destinée au familles avec un enfant entre 6 et 18 ans scolarisé en apprentissage ou dans un établissement d’accueil spécialisé. Cartable, cahiers, crayons et gommes, cette aide, versée en août, s’élève à 462,32 euros par enfants et permet au parent de payer les frais liés à la rentrée scolaire.
Créer des souvenirs en famille, découvrir de nouveaux paysages, se détendre, pour certains parents isolés, le départ en vacances est financièrement impossible. Pour les aider la CAF propose une aide aux vacances. Elle se décline en deux types : l’aide aux vacances familiales de 720 euros et l’aide aux vacances enfants qui varie selon le coefficient familial.
Les associations se mobilisent aussi
82 % des familles monoparentales sont composées d’une mère seule avec ses enfants, soit plus de 1,5 million de femmes élevant seules leur enfant. Une mère isolée n’a pas seulement besoin d’aides financières, elle a aussi besoin d’être accompagnée et soutenue. C’est l’objectif de l’association Marraine et vous.
“Marraine et Vous, c’est le lien social, recréer du lien, passer du temps avec des gens”, souligne Camille Chombart, coordinatrice au sein de l’association. Crée en 2013, Marraine et Vous c’est quatre antennes en France avec quatre salariés et une trentaine de bénévoles. L’association propose aux femmes isolées de recréer du lien social en trouvant une famille marraine. Lors de la première rencontre, Camille et son équipe évaluent les besoins de la mère. “C’est un lien unique, qu’on dit “sur mesure”, parce qu’en fonction de ce que nous raconte la maman, de ce qu’on perçoit de sa personnalité, de ses besoins, nous allons lui trouver une famille”, explique Camille Chombart. Lors de ces entretiens, la mère va pouvoir se livrer sur son histoire.
Lorsqu’une mère intègre une famille marraine, l’association continue le suivi malgré tout. “On va lui demander comment ça se passe puis prendre très régulièrement de ses nouvelles à elle, mais aussi de ses enfants et de la famille marraine.”, précise Camille Chombart. Mais parfois le suivi n’est plus nécessaire. “À ce moment-là, on dit qu’on arrête le parrainage suivi par l’association, mais la maman et la famille continuent de se voir”, informe-t-elle.
Pour aider les mères face à leur histoire passée, un soutien psychologique est également proposée grâce aux bénévoles, parfois psychologue de profession. “Elles ont un regard vraiment professionnel sur l’harmonie entre la mère et la famille marraine et aussi sur l’histoire difficile des mamans. Cette écoute leur permet de vider leur sac“, assure la coordinatrice de Marraine et Vous.
L’association rassemble enfants, mères et familles marraines lors de réunions. Balade, aquarelle, couture ou jardinage, les activités sont diverses. “On a une famille marraine qui a prêté son salon de coiffure”, confie Camille Chombart.
Des familles marraines conquises
Trouvée grâce au bouche à oreilles et au site internet de l’association, les familles marraines restent admiratives face au courage de ces mères isolées qu’ils parrainent. Puis au fil des années de parrainage, les mamans évoluent et s’épanouissent dans leur famille. Au delà de l’épanouissement de la mère, il y a également celui de l’enfant. “Parfois, il ne va pas bien au début et on voit qu’il s’améliore : moins de colère et des repères qui sont posés“, relate Camille Chombart. Des choses simples sont transmises aux enfants comme le coucher à 20h, une chose banale pour certaines familles mais pas pour ses mères isolées.
Même si la barrière de la langue peut être l’une des difficultés majeures entre les familles et la maman, le résultat est le même. “On voit de la joie sur leur visage, alors qu’elles ont quand même une vie qui reste difficile“, sourit la coordinatrice.
L’association Marraine et Vous accompagne 36 mères à Nantes. D’ici à 2030, elle aimerait doubler le nombre de mamans accompagnées.
D’autres associations passent à l’action comme les Restos du Cœur ou la Croix Rouge qui viennent en aide aux plus démunis en leur fournissant un repas.
Jade Béguin
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