Nombreux sont ceux qui veulent donner leur sang pour la première fois. Mais parfois, le démarche tourne court. Exemples et témoignages.
Loralyn, 18 ans, est venue ce mardi 15 avril 2025 pour son premier don du sang au Loroux-Bottereaux (44). Elle ne pourra hélas pas aller plus loin.
En 2023 en France, selon l’EFS (Établissement Français du Sang), 10% des personnes voulant faire un don de sang ont dû renoncer. Parmi elles, sept personnes sur dix ont juste eu à décaler leur don. Mais pour les autres, ils ne peuvent tout simplement pas donner de sang.
Un symbole fort
Marion, 49 ans, et Loralyn, sa fille, 18 ans, se rendaient ensemble au premier don de cette dernière. Grande donneuse pendant sa jeunesse, Marion n’a plus le droit de donner son sang depuis la naissance de sa fille. Ses anticorps ont mal réagi durant sa grossesse. Loralyn, elle, a dû vivre ses trois premiers jours de vie sous transfusion sanguine. Pour les deux femmes, renouer avec le don du sang était un symbole fort.
“Si mon emploi du temps n’était pas aussi changeant. Je serais déjà bénévole pour le don du sang, mais ça arrivera un jour”, déclare Marion. “Je me demande quelles sont les raisons pour lesquelles les gens ne donnent pas leur sang”.

En France, seulement 3,6% de la population en âge de donner ont participé à un don du sang en 2023. Ça représente moins de 1,6 million de personnes.
Des conditions nécessaires aux dons
Pour faire un don du sang en France, il faut avoir entre 18 et 70 ans, et avoir été globalement en bonne santé pendant les quatre derniers mois. Mais certaines conditions peuvent vous empêcher de donner votre sang à vie. Si vous avez eu un cancer, si vous avez une maladie chronique, ou même si vous avez vécu au Royaume-Uni entre 1980 et 1996 (à cause de l’épidémie de Prions à cette époque), vous pouvez abandonner l’idée de donner votre sang. La liste complète des contre-indications est disponible sur le site de l’EFS.
Pour Loralyn, c’est sa transfusion sanguine à la naissance qui l’en empêche. L’infirmière sur place lui explique : “Une transfusion sanguine, ça force le corps à créer des anticorps qui vont réagir à un sang différent du nôtre pour l’adapter à notre propre corps. On ne peut pas prendre le risque que vos anticorps s’attaquent au sang d’un patient.”
Une grosse déception pour la jeune femme : “J’ai énormément de tristesse. Je ne peux pas aider les gens qui en ont besoin, ni les enfants qui sont dans le cas où j’étais étant petite.”
Une récolte qui ne s’arrête jamais
Pour autant, la récolte semble être un succès. “Je pense qu’on a eu plus de personnes qui sont venues sans rendez-vous que de personnes n’ayant pas pu donner aujourd’hui. Rien que sur les deux premières heures de dons, on avait une dizaine de primo-donneurs”, confie un bénévole. En 2023, 17% des donneurs venaient pour la première fois, toujours selon l’EFS.

En fin d’année, les stocks étaient tout juste au-dessus du seuil d’alerte. Le don du sang reste toujours essentiel. L’année dernière, près d’un million de patients ont été sauvés grâce à des dons de sang.
Si vous voulez donner, renseignez-vous sur le site internet de l’EFS, ou par téléphone au 02 40 12 33 62 pour les habitants de la région Nantaise.