Donner une partie de sa moelle osseuse, une pratique possible mais qui reste encore méconnue du public.

Donner une partie de sa moelle osseuse pour sauver une vie

Le don de moelle osseuse peut sauver des vies, notamment celles des patients atteints de leucémie. Avec une chance sur un million d’avoir un donneur compatible, l’importance vitale de ce geste est au cœur des initiatives de l’Établissement Français du Sang.

Certaines pratiques médicales restent encore méconnues du grand public, comme le don de moelle osseuse. Chaque semaine, au moins une greffe est effectuée au CHU de Nantes. Bien souvent, c’est le dernier espoir des patients atteints de maladies graves du sang, comme la leucémie. D’après les derniers chiffres de l’agence de la biomédecine, datant du 31 décembre 2024, en France il existe 393 912 donneurs volontaires. À l’échelle mondiale, l’association mondiale, répertorie plus de 40 millions de donneurs de moelle osseuse.

Mais alors que cette procédure existe depuis 1958 en France, elle reste mal comprise et entourée de nombreuses interrogations. En comparaison, selon les derniers chiffres du site de statistique Statista, il y avait 1,57 millions de donneurs de sang en 2023 en France, soit quatre fois plus que de donneurs de moelle osseuse.

Un engagement à vie pour sauver des vies

Gaëlle Derozières, secrétaire à l’Établissement Français du Sang (EFS), alterne chaque semaine avec sa collègue Sandrine Martin, entre la gestion des dossiers des receveurs et des donneurs, afin de rechercher des correspondances compatibles pour les patients en attente de greffe.

Comme elle l’explique, « la recherche de donneurs est active toute l’année, c’est un travail à temps complet. Si une personne s’inscrit sur le registre, elle peut être contactée si elle est compatible avec un patient. Mais il faut savoir que la probabilité est faible, environ une chance sur un million. »

En revanche, pour une personne de notre fratrie, soit un frère ou une sœur des mêmes parents, on atteint une chance sur quatre d’avoir un donneur compatible.

« Quand on est appelé à donner, il est important de respecter son engagement », précise Gaëlle. Ce geste, offre une chance de survie à des malades qui n’ont plus d’autre alternative.

Un processus précis et bien encadré

Le don de moelle osseuse est un geste médicalement encadré et peu douloureux. Dans 80 % des cas, le prélèvement se déroule comme un don de sang classique, mais il dure un peu plus longtemps, environ une demi-journée. Et ce, car seules certaines cellules sont prélevées. « Le facteur de douleur ne pose généralement pas de problème », ajoute Gaëlle.

« Les injections de facteurs de croissance peuvent provoquer des douleurs légères, mais elles sont facilement soulagées par du paracétamol. »

Gaëlle Derozières

Cependant, dans 20 % des cas, le don nécessite un prélèvement sous anesthésie générale dans l’os de la hanche. Bien que cette procédure soit plus invasive, Gaëlle souligne que la douleur post-opératoire est généralement limitée à un gros bleu, ce qui la rend tolérable pour la majorité des donneurs.

Une sensibilisation importante  

L’un des défis majeurs reste la sensibilisation du public. Malgré l’importance cruciale de ce don, beaucoup ignorent encore en quoi il consiste réellement et quel est son impact sur la vie des patients. Pour remédier à cela, l’EFS tente de participer régulièrement à des événements pour rencontrer des jeunes et leur expliquer la nécessité du don.

« Nous cherchons constamment des occasions pour sensibiliser et faire connaître le geste, car il est encore mal compris, parfois perçu comme effrayant. »

Gaëlle Derozières

Le but est simple : élargir le fichier des donneurs afin d’augmenter les chances de trouver une compatibilité, et sauver des vies.

CLARA DELANCHY

Le Fil Info

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