Laurent Mercier fier de sa distinction à l'assemblée générale de la Fédération des Cavistes Indépendants
Laurent Mercier fier de sa distinction à l'assemblée générale de la Fédération des Cavistes Indépendants

Laurent Mercier : “On ne devient pas caviste par soif de richesse, on le devient par passion”.

Depuis sa cave située à Pont-Saint-Martin, dans le sud de Nantes, Laurent Mercier s’est confié sur ses 10 ans en tant que caviste et sur la prestigieuse distinction qu’il a reçue, fin mars, de la part de ses pairs. 

Sacré maître caviste, dimanche 23 mars, par la Fédération des cavistes indépendants (FCI), le Nantais, Laurent Mercier célèbre avec brio dix ans de passion pour le vin et les spiritueux. Il revient sur son parcours et les défis de son métier en pleine évolution.

Comment percevez-vous l’obtention de cette distinction ? 

Je me suis installé comme caviste sous franchise dans une petite ville, donc ce titre est une vraie reconnaissance. Il montre que je suis toujours là, même après 10 ans dans ce métier, je suis fière de ça ! La cave, c’est quand même un bureau sympa. 

Pour vous, ce titre est-il une forme d’aboutissement dans votre parcours ou un encouragement à aller encore plus loin ?

Un titre comme celui-là, c’est toujours une fierté. Il me permet de me faire connaître et de gagner en crédibilité. J’ai encore plus envie de tirer ce métier vers le haut. 

Ce titre va aussi me permettre de démocratiser le métier de caviste, en le dynamisant et en le rendant plus accessible. Certaines personnes ont peur de rentrer dans une cave à cause de plusieurs critères fondés sur les préjugés du métier. Ils ont peur que ça coûte plus cher, de ne pas savoir par où commencer à chercher… Depuis le COVID-19, les semaines sont beaucoup moins prévisibles et séquencées qu’elles ont pu l’être. Aujourd’hui, les clients ne viennent pas refaire tout leur stock dans les caves, ils le font dans les foires au vin.

Je veux casser ce schéma en les accompagnant le plus possible pour une bonne dizaine d’années supplémentaires !

Quelles sont les missions d’un caviste en 2025 ? 

Le caviste d’aujourd’hui à plusieurs tâches à son actif : référencements, refonte de merchandising, communication, comptabilité, réseau, découvertes de produits, conseiller clientèle… Étant indépendant, il n’y a pas de journée type. On ne devient pas caviste par soif de richesse, on le devient par passion. On le fait parce que l’on aime les produits, travailler avec les vignerons et apprendre tout le temps. 

Et vous, quels sont vos atouts ? 

Mon atout principal, c’est ma connaissance des produits que je vends. J’ai goûté 99% de ma cave, donc je ne fais pas du commerce à l’aveugle. 

Je suis également issu du monde de la restauration. J’ai fini jusqu’au poste de directeur de restauration. Le monde de la cave sonnait donc à la fois comme un parallèle et une continuité. Aujourd’hui, j’ai la capacité de mêler avec passion ces deux mondes à travers des mets et vins et des recettes adaptées. 

Je suis également co-organisateur du Nantes Spirits Festival et co-fondateur d’un club de whisky. Je suis sur le terrain, je rencontre directement les gens du milieu, et je partage cette passion avec mes clients. 

Comment travaillez-vous en tant qu’indépendant ? 

Christelle Taret, une de mes amis maître caviste à créer la plateforme We are wine, qui met en relation directe les vignerons avec les cavistes. 

On peut désormais centraliser nos recommandations et nos achats. Cela permet à la fois au vigneron de vendre 4000 bouteilles d’un seul coup, et nous, on sera content. Mieux acheter pour mieux vendre, c’est le nerf de la guerre.  

Mais il y a aussi l’association Tchin, qui réunit les cavistes hédonistes indépendants du pays nantais. Elle permet justement de centraliser nos connaissances et ressources, de développer l’image et la notoriété des professionnels du coin, le tout dans l’entraide et l’échange. On s’y retrouve totalement financièrement et dans la fidélisation des clients. C’est un cercle vertueux. 

Des projets pour la suite ? 

Pour les 10 ans de la cave, on va faire un événement de dégustation avec des vignerons. 

En ce qui concerne les produits, je suis en discussion avec deux maisons de whisky, pour développer une création originale. 

Pauline Guilcher

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