Générique au début du film, Maxime Le Guillou

“Nantes au Singulier” : un siècle raconté par Robert Garcion

À 100 ans, Robert Garcion raconte Nantes à travers un siècle de mémoire et de vécu dans le documentaire Nantes au Singulier. Produit par Maxime Le Guillou pour l’association Les Productions de l’Amulette et réalisé par Romain Scortatore, le film combine témoignages, archives et narration en voix off pour transmettre l’histoire locale à toutes les générations.

Le documentaire vise à préserver et partager la mémoire des habitants de Nantes. Le projet derrière ce film ? Donner la parole à un centenaire dont le vécu exceptionnel relie le passé au présent. Au fil des entretiens et des images d’archives, le spectateur découvre non seulement l’histoire de la ville, mais aussi le quotidien d’une personne ayant traversé le XXe siècle avec curiosité et humour.

Robert Garcion, centenaire et témoin de l’histoire

“C’est une proposition de Roland Jubineau, ancien employé de la maison de quartier Champs-de-Mars. Ce monsieur connaissait Robert qui venait chaque lundi dans une autre association de loisirs pour les anciens. Son vécu et son expérience ont tout de suite paru pertinents pour le projet”, explique Maxime Le Guillou. Robert Garcion a voyagé et travaillé à l’étranger, et possède un savoir-faire technique rare. “Il avait 100 ans, mais une forme et une santé remarquables, et surtout une mémoire exceptionnelle”, ajoute-t-il.

Deux ans de tournage pour un récit vivant

“Il a fallu d’abord instaurer un climat de confiance. Ce qui est banal pour nous était extraordinaire pour lui, comme creuser un puits pendant l’Occupation pour trouver de l’eau”, raconte Maxime Le Guillou. Le tournage a duré deux ans pour que tous les intervenants, mixage, prise de son, narration, puissent s’organiser. L’utilisation d’images d’archives, de photos personnelles et de vidéos institutionnelles rend le récit captivant. “Le défi principal était de rendre attrayant un récit de 54 minutes avec un centenaire assis dans son salon”, précise-t-il. La narration multi-générationnelle, avec des comédiens, présents en voix off, de 40 et 70 ans, crée un dialogue entre le vécu de Robert et les connaissances théoriques des narrateurs.

Humour, transmission et perspectives pour l’avenir

“Il relativise beaucoup, il a vécu des événements extraordinaires, mais n’a pas été traumatisé. L’humour permet de rendre la chose ludique et intéressante”, note Maxime Le Guillou. Le film a été projeté à la Maison des Hommes et des Techniques, devant un public enthousiaste. “Les anciens se retrouvent dans leurs souvenirs, et les plus jeunes découvrent une époque qu’ils n’ont jamais connue”, raconte-t-il. Le documentaire a été acquis par la médiathèque de Nantes et d’autres institutions éducatives. “Grâce à ce film, nous avons franchi une première marche vers la professionnalisation. Nous avons touché nos techniciens et créé un réseau de partenaires privés et institutionnels”, conclut Maxime Le Guillou. Avec ce succès, Les Productions de l’Amulette prévoient déjà de nouveaux portraits historiques et documentaires sur la mémoire des quartiers nantais.

Corto Meunier


Le Fil Info

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