Rentrée 2024 à Nantes : entre études et petits boulots

Environ 3 millions d’étudiants ont retrouvé les bancs de l’école ce mois-ci. Si c’est un moment de retrouvailles pour certains, pour d’autres, septembre rime avec alternance et petits boulots. Entre vie étudiante et vie professionnelle, l’équilibre n’est pas toujours facile à trouver pour les nantais.

Il est 17h15 dans cette école privée nantaise, Mathis, 20 ans, vient de terminer sa journée de cours. Alors que certains de ses camarades rentrent chez eux, pour lui, la journée n’est pas encore terminée. Plusieurs fois par semaine, pour payer ses activités extra-scolaires, Mathis endosse le rôle de baby-sitter dans une famille nantaise. Un petit boulot qu’il occupe depuis début septembre , avec des horaires qui lui permettent de suivre ses cours sans trop de difficultés. « Ça me prend seulement cinq heures par semaine », explique Mathis.

Selon une étude réalisée par l’association d’aide à l’alimentation Linkee ¾ des étudiants interrogés en 2023 vivent avec moins de 100 euros par mois après avoir payé leur loyer, soit 172 euros de moins que ce que préconise le baromètre OpinionWay pour Sofinscope. Cette situation pousse un grand nombre d’étudiants à exercer une activité rémunérée en parallèle de ses études, soit 44 % des étudiants, selon l’Observatoire nationale de la vie étudiante.

“On essaye de s’adapter au maximum à leurs horaires”

Avec des horaires adaptés aux études, plusieurs sociétés en ont fait un atout pour attirer les jeunes. C’est le cas d’une enseigne de grande distribution dans le centre-ville. Nicolas, responsable du recrutement, reçoit près de dix CV par semaine. Pour ses deux seuls contrats étudiants, Il fait de son mieux : « On essaie de s’adapter au maximum à leurs horaires. Je suis passé par là, donc je sais ce que c’est. »

Pourtant, même avec cette démarche, le travail étudiant prend parfois le pas sur le reste , il raconte : « Un jour, une de mes employées a embauché à 8h alors qu’elle avait travaillé toute la nuit à l’hôpital. On essaie de les aider, mais cette situation m’attriste. »

2 000 euros uniquement pour la rentrée

Pour rappel, une année d’études supérieures coûte souvent très cher. Selon une étude de la FAGE (Fédération des Associations Générales Étudiantes) réalisée en 2023, il faut débourser en moyenne près de 2 000 euros uniquement pour la rentrée à l’université.

À cela s’ajoutent les frais de loyer, mais aussi toutes les dépenses du quotidien (loisirs, alimentation, etc.), qui font gonfler le budget des étudiants. Simple argent de poche ou véritable moyen de subsistance, le petit boulot n’est pas toujours un choix volontaire de l’étudiant.

Travailler pour subsister

Alice est en deuxième année d’arts plastiques à la Sorbonne et, pour elle, travailler n’a jamais été une option. Elle explique : « Je vis seule à Paris et je suis une étudiante précaire. Mes parents ne peuvent pas, ou très peu, m’aider dans mes dépenses. » Pour subvenir à ses besoins, l’étudiante fait du baby-sitting entre 1h30 et 2h par jour.

Le travail plutôt que les études

Comme Alice et selon l’OVE (Observatoire national de vie étudiante) 60 % des étudiants exerçant une activité rémunérée estiment que celle-ci est indispensable pour vivre, et un tiers pense ne pas pouvoir poursuivre leurs études sans travailler en 2023 .

Un rythme soutenu qui empiète parfois sur la vie étudiante. Elle raconte : « en début de semestre, j’arrive à allier les deux, mais en période de partiels, ça devient plus compliqué ». En 2023, 19% des étudiants estiment que leur activité rémunérée a un impact négatif sur leurs résultats.

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