La Ville de Saint-Nazaire a officialisé, lors du Conseil municipal du 4 avril 2025, de nouveaux noms pour ses rues, places et squares. Ce changement, mené avec les habitants, vise à clarifier la toponymie locale et à mettre en lumière des femmes marquantes de l’histoire.
Derrière un simple changement de nom de rue se cache parfois bien plus qu’une mise à jour de plan de ville. À Saint-Nazaire, la nouvelle vague de renommage menée par la municipalité répond à des besoins concrets, notamment en matière de sécurité, tout en mettant à l’honneur des figures féminines longtemps absentes de l’espace public. Une initiative doublement salutaire.
« Impasse de l’Océan » et « route de l’Océan » : ces deux voies, situées à des kilomètres l’une de l’autre, ont semé la confusion à plusieurs reprises.
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Le SDIS (Service départemental d’incendie et de secours) a tiré la sonnette d’alarme : dans certaines situations d’urgence, les pompiers peuvent perdre de précieuses minutes pour sauver des vies.
Pour éviter toute confusion, l’impasse change de nom et devient l’allée Marthe-Barbance, en hommage à une historienne spécialiste de Saint-Nazaire. Près du Ruban Bleu, une voie prendra quant à elle le nom de Françoise Giroud, journaliste et femme politique. « Il s’agit de répondre à une demande claire du SDIS, qui identifie des risques réels en cas d’adresses trop similaires », explique Christophe Cotta, adjoint à l’urbanisme.
Des femmes visibles dans la ville
Ce travail de renomination est aussi l’occasion d’apporter plus de diversité dans les plaques de rue. À Saint-Nazaire, comme dans la majorité des villes françaises, les femmes sont largement sous-représentées dans les noms d’espaces publics.
La Ville a donc profité des projets d’aménagement pour y remédier. Dans le nouveau quartier du Moulin du Pé, neuf rues porteront désormais les noms de femmes aux parcours exceptionnels, issues de l’art, de l’architecture, de la photo ou de la littérature : Isadora Duncan, Charlotte Perriand, Zaha Hadid, Claude Cahun, entre autres.
Même logique pour les deux nouveaux squares destinés aux enfants : sur le front de mer, le Square Galathée (du nom d’un ancien restaurant de plage) proposera des jeux pour les tout-petits. En centre-ville, l’ancien parc du marché devient Square Anne-Sylvestre, en hommage à la chanteuse engagée. Enfin, les plages nazairiennes, nombreuses et parfois anonymes, se voient attribuer des noms plus clairs comme la Plage du Skatepark ou la Plage de Port Désiré, pour faciliter l’orientation.
Entre efficacité, mémoire et égalité, Saint-Nazaire démontre que la toponymie peut être bien plus qu’un détail.
Maxime Cosmai