"Violences patriarcales, F.U.R.I.E féministe"

“ Tant qu’il le faudra ” : 1500 nantais unis contre les violences sexistes et sexuelles

Ce lundi 25 novembre, associations et manifestants ont déployé leurs parapluies et fait entendre leurs voix à l’occasion de la journée internationale de lutte contre les violences faites aux femmes. Féminisme décolonial, anti-validisme et protection des enfants victimes d’abus… Les problématiques étaient multiples, mais la cause, commune, pour l’inter-collectif F.U.R.I.E.

Après la mobilisation nationale de ce week-end qui a réuni 100 000 manifestants, les rues de Nantes ont, comme un écho, continuer la lutte contre les violences faites aux femmes. Une mobilisation nécessaire, au vu des chiffres rapportés : depuis le début de l’année, 122 féminicides ont été recensés en France. Contre 136 l’an dernier.

Derrière ces drames, un constat : beaucoup de ces femmes avaient surtout subi des violences psychologiques, avant le passage à l’acte de leur oppresseur. 

Des violences ordinaires dès l’enfance


Chaque année, environ 160 000 enfants sont victimes de violences sexuelles, soit trois enfants par classe touchés par l’inceste. Ce constat heurte les consciences. “Avez-vous déjà vu un monstre venir chercher son enfant à la sortie de l’école ?”, interroge une speakeuse.

Car le “monstre” ne ressemble pas toujours à l’image qu’on s’en fait. Une exception, devenue une norme insidieuse, que les militants dénoncent. “Vous ne pourrez plus dire que vous ne saviez pas”, martèle-t-elle ensuite, adressant une mise en garde à une société trop souvent indifférente.

Soutien aux femmes du monde entier

Mais les revendications dépassent aussi les frontières de l’hexagone. En effet, depuis la marche de l’année dernière, la situation dans la bande de Gaza reste au cœur des discussions. Et pour cause, le Haut-Commissariat des Nations Unies relatif aux droits de l’Homme a émis un rapport compromettant le 6 mai dernier. Ils ont noté que les femmes, les filles et les enfants font partie des groupes de population les plus exposés au danger dans ce conflit.

“Au 29 avril 2024, 77 643 personnes auraient été blessées, dont 75 % seraient des femmes.” Avant d’ajouter que “63 femmes, dont 37 mères, seraient tuées en moyenne chaque jour et que 17 000 enfants palestiniens seraient devenus orphelins depuis le début de la guerre à Gaza.”

Lucile en tête de cortège de la mobilisation. Image : Pauline Guilcher

“Victime on te croit, violeur on te voit.”


Malgré l’orage et la pluie incessante, les manifestants étaient nombreux. Certains scandaient avec fierté : “On est queer, vénère et révolutionnaire”. Quand d’autres préféraient faire passer leur message à l’écrit : “Victime on te croit, violeur on te voit”.

L’intersectionnalité des luttes était au cœur des revendications. “Nous essayons de prendre la parole pour toutes celles qui sont silencées”, expliquait Lucile, membre des Féministes Unies dans la Riposte Intersectionnelle et du conseil d’administration du Planning Familial 44.


Pour les militants, cette journée n’est que le point d’orgue. “La lutte est quotidienne”, rétorque Lucile, émue de voir chaque année davantage de personnes rejoindre les cortèges. Car la ligne directrice reste claire : faire évoluer les mentalités et les politiques publiques pour qu’enfin, plus aucune femme ne soit victime de violences.

Pauline Guilcher

Numéros utiles119 Enfance en danger  / Le 3919 7j/7 et 24h/24. Violences Femmes Info

Le Fil Info

Autres articles