Jeux vidéo et productivité chez les adolescents : un équilibre possible ?

Le dernier rapport Médiamétrie / SELL dévoile des chiffres record sur la consommation de jeux vidéo en France : 40,2 millions de joueurs en 2025, avec une pratique hebdomadaire moyenne de 7 h 55 min. Face à ces chiffres, une question est en droit de se poser : « jouer tant, cela nous empêche-t-il d’être productifs ? » Pour y réfléchir, prenons le point de vue de Jayson B., étudiant en alternance, qui assure réussir à concilier les deux.

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Selon l’étude Médiamétrie / SELL, 76 % des joueurs déclarent jouer au moins une fois par semaine. Le temps de jeu hebdomadaire moyen pour ces joueurs réguliers atteint 7 h 55 minutes, soit une hausse de 38 minutes par rapport à l’an dernier. La tranche d’âge entre 16 ans et 30 ans est la plus concernée : un grand nombre de jeunes utilisent la console, le smartphone ou l’ordinateur pour s’impliquer dans cette activité numérique.

Ce constat est susceptible d’alerter : quand le loisir numérique gagne en importance, risque-t-on de le voir grignoter le temps imparti aux études, au travail ou à d’autres activités ?

Le témoignage de Jayson B. : « Jouer sans sacrifier l’essentiel »

Nous sommes allés à la rencontre de Jayson, étudiant en alternance à l’ISME de Nantes. À 20 ans, il est, comme beaucoup de jeunes de son âge, attiré par l’univers du gaming. « Je joue environ 1 heure à 1 heure 30 par jour, le soir, après avoir bouclé mes obligations. Cela me permet de me déconnecter, de me vider la tête. » 

Loin de se considérer comme un addict, il reconnaît passer du temps à jouer, mais il priorise toutefois ses obligations. “Si je n’ai pas le temps un jour, je ne culpabilise pas : j’adapte mes journées et je mise sur le lendemain pour pouvoir jouer. Je vois vraiment ça comme un passe-temps.”

Car concilier études et hobbies peut souvent être une tâche difficile, d’autant plus quand ils sont chronophages. “C’est toujours frustrant de lancer un jeu et d’y jouer seulement quelques minutes. Surtout que quand j’allume ma console, c’est systématiquement pour jouer avec mes amis, on se raconte nos journées, on se fait des blagues, donc oui, on peut y passer un certain temps.”

Selon lui, l’essentiel est la cohérence dans l’emploi du temps : planifier les sessions de jeu après les obligations, accepter de réduire leur durée en période chargée, et garder une marge de récupération pour son bien-être.

Une parité se forme petit à petit dans l’exercice. ©SELL

Un équilibre à trouver

Le rapport Médiamétrie révèle une consommation du jeu vidéo en France à des niveaux historiques, avec des pratiquants réguliers très nombreux. Ces chiffres soulèvent naturellement la question : jouer trop nuit-il à notre efficacité ? 

Dans les cas extrêmes, oui, un usage excessif, non contrôlé, peut nuire au travail ou aux études. Mais comme le démontre Jayson, une organisation rigoureuse, une conscience des priorités et une flexibilité dans l’emploi du temps permettent de tirer le meilleur des deux mondes : profiter du jeu vidéo sans sacrifier ses objectifs. 

En fin de compte, la question n’est pas tant combien on joue, mais comment on joue, et surtout, comment on organise sa vie autour de cette activité.

Alexis Andouard

Le Fil Info

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