Accidents, météo capricieuse, travaux interminables… Chaque matin, les Nantais montent en voiture avec la même question en tête : “Combien de temps je vais rester coincé ?” Les ralentissements s’enchaînent, les usagers s’épuisent et le problème, lui, semble ne pas s’améliorer.
En début de semaine, lundi 17 novembre plus précisément, le réseau routier a de nouveau été saturé. Jusqu’à 50 km de bouchons ont été recensés, avec un pic à 61,8 km vers 8h10, à cause notamment d’un véhicule immobilisé sur l’A11, au niveau de Carquefou. À lui seul, cet incident a généré 6,5 km de ralentissements. Les conducteurs arrivant de l’Est n’étaient pas les seuls touchés, au nord du périphérique, la circulation s’est retrouvée totalement engorgée, avec un effet domino sur les axes menant vers la ville centre.
Une semaine déjà noire
Ce lundi n’était que la continuité d’un week-end compliqué. Vendredi 14 novembre, en fin d’après-midi, un accident route de Sucé, à La Chapelle-sur-Erdre, avait fortement perturbé la sortie des bureaux. Au même moment, un autre accrochage était signalé sur la route Nantes-Rennes, à hauteur de Treillières. Mardi 18 novembre plus de 62,8 km de bouchons à 8h30, puis encore 58 km une demi-heure plus tard. Selon Bison Futé, la circulation était particulièrement dense au sud de l’agglomération, ainsi que sur le pont de Bellevue, où les ralentissements semblent désormais devenus habituels.
Nantes, capitale du temps perdu
Les chiffres confirment ce ressenti. D’après le classement TomTom 2024, Nantes occupe la 5ᵉ place nationale des villes les plus congestionnées. Un automobiliste nantais perd en moyenne 96 heures par an dans les bouchons. Cela représente quatre jours complets en voiture, à l’arrêt, et 36 minutes de plus qu’en 2023. La journée la plus chaotique de l’an dernier reste le 21 novembre 2024, lors de la tempête Caetano. La fermeture du pont de Cheviré avait alors figé toute la circulation autour de la Métropole.
Sur la route, la parole aux usagers
Corto Meunier, habitant à Clisson et habitué aux trajets matinaux, ne cache pas sa colère : “Ça fait deux jours que je galère. Ce matin, j’ai mis plus d’une heure au lieu de 35 minutes. Entre le givre, les ralentissements et les gens qui roulent prudemment, c’était un chaos total. D’habitude, ça bloque à un endroit précis. Là, ça commençait bien avant.” Même problème pour Noham, jeune conducteur qui roule tous les jours depuis septembre, “J’ai mis 40 minutes à faire un trajet qui me prend normalement 15 ou 20 minutes. Il y avait des voitures partout. Parfois, ce n’est même pas un accident, juste trop de monde. Je fais confiance à Waze, mais même l’appli ne peut plus m’éviter les bouchons.”
Une situation qui ne cesse de s’aggraver
À l’échelle nationale, le trafic routier progresse : +18,8 % par rapport à 2020 sur le réseau principal. Nantes n’échappe pas à cette tendance.Tous les voyants semblent au rouge. Et si la Métropole parle souvent réaménagements et de nouveaux transports, pour l’instant, pour des milliers d’usagers, la réalité reste la même : Nantes est la 5ᵉ ville avec le plus de bouchons en France.
Loris Laurent