À 22 ans, la journaliste se retrouve aux premières loges de l’affaire Jubillar

Laura Julien, fraîchement sortie de l’école de journalisme à Montpellier, n’était pas forcément destinée à faire du journalisme. Pourtant, elle raconte comment elle vit le procès Jubillar dans sa nouvelle rédaction à Albi. 

L’affaire Jubillar intrigue en France, et localement les médias vivent ce moment comme une aubaine. France 3, Sud Ouest et surtout La Dépêche font vivre aux habitués du papier les coulisses du procès. Pour Laura Julien, tout juste arrivée à la rédaction en tant que stagiaire, c’est l’occasion de s’intégrer au mieux dans la vie locale et vivre une expérience forte dès ses premières semaines dans l’entreprise. 

Comment s’est passée votre arrivée à la Dépêche début septembre ? Connaissiez-vous la presse quotidienne régionale ? 

Oui, je connaissais. La Dépêche, c’est quand même un titre à portée nationale, mais qui traite de l’information très locale, notamment grâce à ses diverses éditions. Comme je me suis réorientée tard (elle a fait une licence d’anglais et un an de master en histoire du continent américain avant de se tourner vers le journalisme, ndlr), je n’avais pas vraiment d’expérience dans le journalisme et c’est très formateur. 

Vous êtes quand même arrivée lors d’un moment très fort, à quelques jours du début du procès. Comment avez-vous vécu ça ? 

Quand je suis arrivée, je n’ai pas réalisé. C’est super intéressant parce que toute l’équipe est mobilisée autour du procès donc ça me permet de voir les coulisses de ce qui se passe derrière ce procès.

Justement, quel est votre rôle ? 

À la base, je n’étais pas du tout sur l’affaire. Mais cette semaine, j’ai été mobilisée car l’attention médiatique est un peu retombée. Je traite surtout ce qu’il se passe autour. J’ai fait un premier papier sur les retombées économiques pour la ville d’Albi. Et un autre où je dresse le portrait des gens qui assistent au procès.

L’exposition médiatique autour du procès est énorme. Comment le vivez-vous ?

C’est vrai que c’est une grosse affaire, c’est important de la couvrir. Mais des fois, c’est un peu trop. Les médias s’efforcent de faire un sujet de tout ce qui est possible, alors que certaines choses peuvent être intéressantes ailleurs. L’affaire Jubillar prend beaucoup de place quand d’autres sujets peuvent passer un peu à la trappe.

Est-ce que vous pensez que ça puisse influencer le public, qu’il soit local ou national  ? 

L.J : « Oui, ça doit influencer le public, c’est sûr. Les médias vont parfois mal reprendre certaines informations ou en généraliser certaines, ce qui fait que ça va rendre le procès binaire. Après comme ça reste un fait divers, il y a aussi pas mal de sensationnalisme qui est utilisé et ça biaise l’opinion publique.

Quelles sont les retombées pour La Dépêche, d’un sujet comme celui-ci ? 

Les retombées sont positives. En discutant avec les collègues, je suis consciente du fait qu’il y a eu un impact positif sur les ventes du journal. On a eu plus de vues et de ventes de papiers. Surtout les premiers jours. C’est comme un phénomène de mode. Il y a eu un gros boom médiatique. »

L’affaire Jubillar, c’est vraiment un sujet de première importance à la Dépêche ? 

L.J : « Oui, tout à fait. Même si parfois la rédaction a pu être déçue du nombre de ventes par la suite. On s’est rendu compte que les gens étaient un peu « saoulés » sur la longueur. Ils n’en pouvaient plus de voir cette affaire-là tous les jours. La surexposition peut aussi amener à une lassitude.

Propos recueillis par Romain Marzellière et retranscrits par Ugo Schwander

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