Au départ de son premier trail il y a deux ans, François-Xavier Guimbretière construit sa route vers l’Ultra-Trail du Mont-Blanc. Dimanche dernier, le coureur de Mauves-sur-Loire s’est classé deuxième sur le Trail de la pierre qui tourne au Fief-Sauvin (49).
En ces premiers jours du printemps, l’heure est à la préparation de la MaXi-Race pour François-Xavier Guimbretière. Le coureur à pied de Mauves-sur-Loire a réalisé sa dernière compétition dans la région, avant de sillonner les chemins montagneux qui bordent le lac d’Annecy. Samedi 31 mai 2025, il fera partie des 7 000 coureurs au départ de cette course de 100 kilomètres proposant l’ascension totale de 5 300 mètres de dénivelé positif.
Deuxième ce dimanche 30 mars du Trail de la pierre qui tourne au Fief-Sauvin (Maine-et-Loire), le coureur licencié au Run In Thouaré Mauves récupère doucement de cet effort intense. Au programme, ce mardi 1er avril : une sortie à vélo pour se remettre des 89 kilomètres parcourus dans les Mauges en 8 heures et 58 minutes. Afin de retourner au charbon, dès le lendemain, pour un nouvel entraînement de course à pied sur les bords de Loire.

Actu de Nantes (ADN) : Vous êtes jeune dans le monde du trail. Qu’est-ce qui vous a poussé à pratiquer ce sport en compétition ?
François-Xavier Guimbretière : Mon arrivée sur les courses de trail en 2022 s’est faite avec un collègue de mon club : Jérémy Bréheret. Il m’a poussé, il y a deux ans, à participer à mes premières épreuves. J’ai notamment fait le trail local, celui de Mauves en Vert (il finit 39e sur 159 coureurs pour sa première participation). J’ai toujours fait de la course à pied mais la longue distance m’était inconnue à cette époque. Maintenant, c’est moi qui fait souffrir Jérémy quand on s’entraîne tous les deux (rires) !
Les ultra-trails sont quand même particuliers : tout le monde ne se verrait pas participer à ce genre d’épreuves…
C’est sûr ! Au travail, mes collègues qui ne sont pas forcément sportifs, ne comprennent pas pourquoi je prends le départ de compétitions aussi longues. Leur réaction est logique, puisque la majorité des coureurs hors-stade s’engagent sur des distances courtes. Après, je pense que c’est une habitude à prendre. Certes, il y a quand même une différence entre un 10 km et un 100 km mais l’allure n’est pas la même !
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Quels sont les entraînements-types pour un coureur de longue distance ?
Habituellement, je cours cinq jours sur sept, entre 10 et 40 kilomètres par sortie. Le plus souvent, je m’entraîne à l’intensité dite “fondamentale”. Le but est de courir plus longtemps et plus lentement pour aller plus vite en course. C’est la base pour progresser dans tous les sports d’endurance. Si je devais estimer l’importance de ces séances dans mon programme, je dirais que j’en fais à 80% du temps. Le reste, je le consacre à des sorties avec du fractionné comme du 30/30 (30 secondes à haute intensité, puis 30 secondes de récupération) que je fais dans les montées du coin.
Votre terrain de jeu est très intéressant pour faire du dénivelé.
Oui, il y a de nombreuses montées vers Mauves-sur-Loire, Le Cellier… de Nantes à Ancenis en fait ! C’est l’un des seuls coins des bords de Loire où l’on trouve du dénivelé. Par exemple, de l’autre côté (la rive gauche du fleuve), le terrain n’est pas idéal pour courir. Il s’agit majoritairement de chemins sablonneux où les tracteurs passent et c’est tout plat.
Cela vous arrive de faire des longues sorties sur les quais de la Loire ?
Non, franchement c’est plutôt rare… Je ne prends pas beaucoup de plaisir sur le plat ! Dès que je peux, je cours autour de Mauves pour faire des côtes : je monte à 60-70 m d’altitude sur le coteau et je redescends au niveau de la Loire. Cela me permet de préparer au mieux la longue distance en montagne où le dénivelé est au rendez-vous.
Quelles sont vos courses de préparation pour la MaXi-Race d’Annecy et les autres ultras-trails en 2025 ?
Avant Annecy le 31 mai, je ne vais pas courir à nouveau. Dans l’un de mes derniers gros blocs d’entraînement, il y avait le Trail de la pierre qui tourne. Cette compétition était une étape dans mon programme pour la MaXi-Race. Pour une épreuve dans les Pays de la Loire, la difficulté est plutôt présente donc ça permet de peaufiner les détails avant fin mai.
Avez-vous l’occasion d’aller vous entraîner en montagne avant le Jour J ?
Habitant en Loire-Atlantique, c’est plutôt compliqué car il y a de la route pour s’y rendre ! C’est là qu’on aperçoit la différence avec les personnes adeptes de ces terrains-là. Ce week-end au Fief-Sauvin, Benjamin Ménard, qui a gagné devant moi, vit une grande partie de l’année à Thonon-les-Bains. Alors forcément, quand il arrive dans le coin, c’est tout plat pour lui (rires) !
Au vu de vos performances, que visez-vous sur les ultras-trails en montagne ?
Sur les trails de la région, j’essaie un maximum de jouer les premiers rôles et d’aller chercher régulièrement des podiums. En montagne, je cherche surtout à franchir la ligne d’arrivée. L’approche est complètement différente car ces courses sont d’une autre envergure et ce sont des athlètes de haut niveau qui lèvent les bras.

Justement, les traileurs professionnels sont souvent au départ de l’Ultra-Trail du Mont-Blanc, un monument de la discipline. Est-ce une compétition que vous avez dans le viseur ?
Bien sûr, mon objectif ultime est d’être finisher de l’UTMB ! Pour cela, je dois accumuler des points qualificatifs sur le circuit mondial associé à cet événement. L’année dernière, j’ai participé au Restonica Trail qui fait partie de l’une des 26 courses labellisées World Series Events. En Corse, j’ai donc pu récupérer 4 running stones sur un parcours très difficile (110 km et 7 000 m de dénivelé positif) : des points qui m’ont permis de demander mon premier dossard pour l’UTMB en participant au tirage au sort (ndlr : 2500 dossards distribués pour 7000 candidatures). Malheureusement, je n’ai pas été sélectionné pour 2025 !
Une nouvelle course labelisée UTMB se profile pour retenter en 2026 ?
Oui, le 26 septembre, je serai au départ de la course Nice Côte d’Azur by UTMB qui me permettra d’ajouter 4 running stones supplémentaires à mon profil si je termine l’épreuve. Ces points sont valables deux ans. Avec huit unités, j’aurais deux fois plus de chance d’être tiré au sort. L’objectif : être au départ l’année prochaine !
Propos recueillis par TITOUAN MORINIÈRE