Situé aux bords de l’Erdre, le Centre Éducatif Nantais pour Sportifs forme, depuis 1984, les champions français de demain. Son organisation unique permet aux athlètes de concilier réussite scolaire et performance sportive.
Un peu plus de 40 ans après sa création, le Centre Éducatif Nantais pour Sportifs (CENS) accueille aujourd’hui 278 athlètes de haut niveau, du collège au supérieur. « Notre établissement montre que les ambitions scolaires et sportives ne doivent pas être opposées », souligne Rémi Ledoux, directeur de cette institution à la Chapelle-sur-Erdre.
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Tous les élèves de cette école située à la Jonelière, juste à côté du centre d’entraînement du FC Nantes, souhaitent devenir sportifs professionnels. 41 clubs sont affiliés à l’établissement pour 24 disciplines représentées (football, rugby, voile, patinage artistique…).
Des plannings adaptés aux besoins des sportifs
« L’organisation du CENS est pensée pour s’adapter aux besoins des sportifs, explique son directeur. Les emplois du temps sont donc calibrés en fonction des heures d’entraînement nécessaires. » En général, les collégiens et lycéens d’établissements classiques sont présents au minimum sept heures par journée, hormis le mercredi. À la Jonelière, le planning s’avère différent.
Pour les cyclistes du CIC U Nantes, seul le lundi comporte des cours l’après-midi. L’équipe pédagogique fait en sorte d’adapter l’emploi du temps aux entraînements de vélo, presque quotidiens. Pour les nageurs, ils doivent être en bassin à 5h30 et 15h30 pour leurs deux séances quotidiennes. L’école programme donc la majorité de leurs cours entre 8h et 12h.
Des petites classes pour améliorer l’apprentissage
Pour compenser, l’école doit donc trouver des solutions comme la réduction des effectifs par classe. Au collège, le CENS compte en moyenne 16 jeunes par professeur contre 28 à 32 dans des établissements classiques. Au lycée, la différence est d’autant plus grande : 12 élèves contre une moyenne de 35.
L’objectif : avoir un apprentissage plus performant. Puisque cette efficacité est difficile à tester, c’est le taux de réussite au brevet des collèges et au baccalauréat qui fait office d’argument. Pour l’année scolaire 2023-2024, 100% des étudiants chapelains ont obtenu leurs diplômes, dont 60% avec une mention. Étudier dans des classes de petite envergure permet de réduire le temps passé sur les bancs de l’école. Notamment lorsque les professeurs ciblent plus rapidement les difficultés de chacun.

Ces aménagements spécifiques permettent aux athlètes nantais d’optimiser leur performance sportive. Mohamed Camara, joueur au FC Nantes et scolarisé en classe de première, le confie : « Si je n’avais pas été au CENS, j’aurais laissé les études de côté. Ici, tout est fait pour que nous puissions donner le meilleur de nous même à l’école comme sur le terrain. »
Lors des longues compétitions, les athlètes peuvent suivre des cours à distance, notamment par le CNED. C’est le cas de certains pongistes qui partent régulièrement à l’autre bout du globe pour leurs matchs.
La formation post-bac : une nouveauté 2024-2025
Pour l’année scolaire 2024-2025, cette école située sur les bords de l’Erdre a ouvert des cours au post-bac. Sur la demande de certaines structures sportives, des étudiants bénéficient d’une formation en BTS, en parallèle de leurs activités professionnelles.
Louis Leroux, qui a déjà joué dix matchs en Ligue 1, fait partie de cette nouvelle promotion qui devrait accueillir plus de sportifs à la rentrée prochaine. Le CENS dénombre 37 candidatures pour l’exercice prochain, signe d’un demande grandissante.
TITOUAN MORINIÈRE