Dans le quartier de Chantenay à Nantes, une boutique-atelier pas comme les autres a ouvert ses portes le 23 novembre dernier. À sa tête, Stéphanie Charriaud, 51 ans, Nantaise de cœur et d’âme, a décidé de transformer sa passion pour la couture en un projet professionnel alliant créativité et engagement écologique.
Après 25 ans de carrière comme juriste d’entreprise à l’international, Stéphanie a ressenti le besoin de «créer quelque chose de tangible», d’avoir un impact concret sur son environnement. «C’était un travail très intellectuel. Je voulais surtout faire quelque chose de concret et emmener d’autres personnes dans cette démarche environnementale», confie-t-elle.
Couturière depuis l’âge de cinq ans, cette reconversion s’est imposée comme une évidence, particulièrement après la période de confinement qui a remis le “Do It Yourself” au goût du jour. Sa société, installée délibérément à Chantenay plutôt qu’en centre-ville, reflète son attachement à ce quartier qu’elle décrit comme un melting-pot de populations «avec une vraie sensibilité à l’environnement».
L’upcycling comme réponse à l’urgence environnementale
«L’upcycling, c’est du réemploi par le haut avec presque zéro impact carbone», explique Stéphanie. Le principe est simple, mais ingénieux : prendre des textiles dormants ou déjà utilisés, les déstructurer pour créer de nouvelles pièces. Une démarche qui prend tout son sens quand on sait que l’industrie textile est la deuxième plus polluante au monde.
Dans son atelier, tous les textiles proviennent du réemploi. «Je récupère les chutes des couturiers et couturières amateurs, parce qu’il y en a beaucoup», précise-t-elle. Rien ne se perd, tout se transforme, comme l’affirme la devise inscrite sur le mur de sa boutique : «Changer le monde un point après l’autre».
Un lieu de partage et de transmission

Au-delà de la vente de vêtements, l’atelier de Stéphanie se veut être un lieu de convivialité et d’échange intergénérationnel. «L’idée est de créer un endroit convivial où l’on partage autour de la transmission de savoir-faire», souligne-t-elle.
Les ateliers collectifs, ouverts jusqu’à 22h certain soir, pour permettre aux actifs d’y participer après leur journée de travail, sont l‘occasion d’apprendre, mais aussi de partager des astuces. «C’est phénoménal de voir à quel point un élève qui arrive ici et crée quelque chose ressort fier de sa réalisation. Ça n’a pas de prix !», s’enthousiasme Stéphanie.
Les ateliers parents-enfants sont particulièrement révélateurs «on voit les caractères créatifs enfants qui osent s’affirmer en atelier avec leurs parents ». En découle des moments d’éclats de rire et de coopération autour de la couture, des mesures et du rembourrage.
Un modèle économique responsable
Le concept, bien que déjà présent dans le bassin lyonnais, en Belgique et aux Pays-Bas, est unique à Nantes. La boutique propose des pièces à adopter ou à acheter, et Stéphanie réalise également des créations sur-mesure sur devis.
Pour éviter le gaspillage, elle travaille principalement en pré-commande. «Je ne veux pas produire des pièces qui ne seront pas vendues», explique-t-elle, assumant des prix relativement élevé mais qui reflètent le temps de travail, incluant prototypage et création de patrons.
Dans une démarche de cohérence globale, elle indique le temps de travail passé sur l’étiquette de ses productions. Deplus, tous ses fournisseurs d’énergie sont éco-responsable. Elle met même un espace à disposition des indépendants qui pratiquent aussi l’upcycling pour du dépôt-vente.
Petit bonus : suite au passage d’ADN dans les locaux de Reupcircle, Stéphanie à promis qu’elle mettra en place une réduction de 10% pour les étudiants souhaitant accéder aux formations.
Horaires d’ouverture :
- Du mardi au samedi : 10h-12h30 et 14h-19h (17h le vendredi, ouverture à 9h le samedi)
- Fermé le lundi
Tarifs :
- Atelier d’initiation à la couture (1h30) : 20€
- Possibilité de louer une machine sur place
- Plus d’informations sur le site de Reupcircle
BARAN BAUDOUIN